Dégâts et nuisibilité

Contrairement aux autres drosophiles qui sont attirées par des fruits matures ou en décomposition, D. suzukii est capable de provoquer des dégâts directs sans la présence de blessure et sur baies saines. En effet cette espèce s'attaque à la baie de raisin intacte, avant la maturation, grâce à son organe de ponte (ovipositeur) lui permettant de perforer la pellicule des baies saines pour y pondre ses oeufs (figure 1).

Les larves consomment la pulpe ce qui provoque l'apparition d'un effondrement partiel de la baie avant que celle-ci ne se déstructure en totalité (figure 2). 

Drosophila suzukii est observée en général plus particulièrement sur cépages noirs. En effet, cette mouche est attirée spécialement par les fruits de couleur foncée d'où des attaques plus marquées sur petits fruits en général : fraises, framboises, mûres, cerises, etc. où cet insecte provoque de graves dommages depuis quelques années.

La création de blessures par la ponte entraine le développement de parasites secondaires comme les levures et les bactéries responsables de la pourriture acide et habituellement transmises par Drosophila melanogaster sur fruits en surmaturité (donc plutôt sur cépage blanc) ou bien de certains champignons saprophytes comme Rhizopus stolonifer impliqué aussi dans la liquéfaction du fruit ou encore Botrytis cinerea responsable de la pourriture grise.

Bibliographie :

Delbac L et al. (2015) Les maladies vectées. La pourriture acide et les drosophiles. Union Girondine des Vins de Bordeaux, numéro spécial, avril, 50-52

Laveau et al. (2016) Drosophila suzukii au vignoble : quoi de neuf en 2015 ? Union Girondine des Vins de Bordeaux, 1130, 53-59