Cycle biologique, dynamique des populations

• Forme de conservation et hôtes alternatifs

Des femelles hivernantes fécondées assurent le redémarrage des populations au début du printemps. Différents hôtes alternatifs (fruits sauvages) permettent sa présence tout au long de l'année avec des pontes sur fruits d'hiver comme le gui (figure 1).

• Stades de développement (cycle biologique cf. figure 2)

Les femelles peuvent pondre plusieurs oeufs par jour, sur différents fruits (cerise, gui, laurier cerise, mûre sauvage, raisin d'Amérique, sureau hièble et sureau noir, espèces présentes autour du vignoble), avec une fécondité totale pouvant être supérieure à 400 oeufs par femelle. Les oeufs sont insérés dans la baie et celle-ci peut héberger plusieurs larves. Grâce à son ovipositeur robuste, cette mouche pond sur fruits sains dont la pellicule n'est pas trop épaisse, mais elle peut pondre aussi sur fruits blessés.

Sur des fruits très mûrs, après un début d'attaque de Drosophila suzukii, des larves de différentes espèces de drosophiles peuvent cohabiter.

• Dispersion dans la culture

D. suzukii réalise toujours au moins une génération par an sur le raisin durant la phase de maturité. Cette drosophile a un rôle d'espèce pionnière, elle infeste le raisin lorsque les autres espèces ne sont pas présentes, c'est-à-dire le raisin sain à maturité.

Drosophila suzukii est présente dans le paysage viticole sur les fruits sauvages que sont les baies de sureau, les mûres sauvages ou les baies de gui, par exemple. Ces hôtes sont régulièrement infestés chaque année. Le rôle de cet habitat comme foyer d'infestation des parcelles de vigne est en cours d'étude. 

• Conditions favorables de développement

Notons que les sites d'hivernation des adultes, leur taux de survie en fonction du climat, l'identification des zones d'invasion primaire en sortie d'hiver, la distance de vol, les facteurs d'attirance des cultures (olfactifs, visuels), l'influence de l'environnement parcellaire (diversité écologique) sont des paramètres qui influencent le cycle biologique de cette drosophile.

En tant que ravageur direct, les niveaux de population observés semblent peu propices à générer des dommages. Toutefois, les années caractérisées par un climat humide lors de la véraison, puis sec et chaud en septembre, permettent une attaque précoce de D. suzukii sur grappe qui sera suivie du développement des autres drosophiles et par conséquent de la pourriture acide.

Bibliographie :

Laveau et al. (2016) Drosophila suzukii au vignoble : quoi de neuf en 2015 ? Union Girondine des Vins de Bordeaux, 1130, 53-59

Delbac L, et al. (2018) Drosophila suzukii dans le vignoble bordelais - Etat de la situation depuis sa découverte. Union Girondine des Vins de Bordeaux, 1155, 40-42