• DGAL

                       Diplodia sapinea

                         syn. Diplodia pinea, Sphaeropsis sapinea

                               Le sphaeropsis des pins

 

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

   

 

Position systématique :  Champignon - Deutéromycète - Botryosphaeriales
Hôtes habituels : Pin sylvestre, pins noir, autres pins, autres résineux
Localisation sur l'hôte : Pousses terminales, branches, cimes,  troncs, cônes

 

Diplodia sapinea est un champignon très largement répandu au niveau mondial. C'est un champignon endophyte capable de coloniser divers tissus des pins sans provoquer de désordre. Il est cependant associé à une grande variété de symptômes car il peut devenir pathogène sous l'effet de différents stress enclenchant un déséquilibre temporaire au sein des arbres.

 

  • Biologie

 

Seule la forme asexuée de ce champignon est connue.

 

En forêt de pin, les cônes matures sur lesquels D. sapinea fructifient abondamment constituent la principale source d'inoculum. Des pycnides (petites fructifications noirâtres en forme de boule) soulèvent l'épiderme des écailles et libèrent à chaque période d'humidité une grande quantité de conidies qui se dispersent majoritairement à courte distance. En France, les cônes de pin noir et de pin sylvestre sont en moyenne 7 fois plus fréquemment infectés que les cônes de pin maritime. La présence de D. sapinea au sein du cône n'empêche pas le développement des graines. De même, le champignon peut se maintenir en endophyte dans une petite partie des graines, sans altérer leur développement ultérieur. Les échanges de graines contaminées sont probablement à l'origine de la dispersion de ce champignon au niveau mondial ainsi que l'échanges de souches entre pays.

 

En pépinière, D. sapinea est associé à des fontes de semis post-levée (dessèchement de la partie sommitale puis mortalité) mais la transmission verticale du pathogène (de la graine au semis) n'a jamais été démontrée. Il est probable qu'en pépinière la contamination des semis provienne de sources externes (transmission horizontale).

 

Sur de jeunes arbres et sur des adultes, D. sapinea peut provoquer le dessèchement des pousses de l'année. Dans ce cas, l'infection intervient durant la phase d'élongation des jeunes pousses en mai-juin. La pénétration se fait à l'occasion d'épisodes humides et chauds, par les jeunes aiguilles et à travers les tissus non lignifiés de la pousse. Le développement du champignon est très rapide et entraîne le dessèchement de la pousse indépendamment de la vitalité de l'hôte. Des pycnides peuvent apparaître rapidement sur l'écorce des pousses mortes ou sur les aiguilles. Les jeunes peuplements fertilisés semblent plus sensibles. S. sapinea pénètre probablement à l'occasion de blessures diverses dans les parties ligneuses au fur et à mesure de leur vieillissement. En absence de stress, il peut se maintenir en endophyte dans les branches et les troncs.

 

En cas de réduction des capacités de défense de l'arbre après un stress hydrique, l'équilibre est rompu et le champignon provoque des nécroses corticales et le dessèchement des branches ou d'une partie de la cime. Si le stress cesse, le développement de D. sapinea dans les tissus corticaux s'arrête. L'arbre cicatrice peu à peu les zones nécrosées (facies chancreux) mais le bois sous la partie nécrosée reste bleu (photo).

 

Après un violent orage de grêle, on observe de plus en plus fréquemment des dépérissements de peuplements de pins. Quelques semaines après l'orage, les pins montrent des dessèchements de branches, des mortalités de cime voire un rougissement complet des aiguilles. Le bois des branches atteintes se dessèche rapidement et D. sapinea peut être isolé facilement des parties bleues. Il est probable que dans ce cas, l'infection soit double et provienne de la contamination des plaies de grêle mais aussi du mycélium endophyte présent dans les parties ligneuses. Rapidement, des pycnides apparaissent sur les tissus nécrosés et participent ainsi au renforcement de l'inoculum.

 

S. sapinea est également un des principaux agents de bleuissement. Le bleuissement n'est pas systématique mais il peut être favorisé durant les périodes de chaleur.

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

 - Les pousses atteintes sont courtes, enveloppées de résine, avec des aiguilles courtes et brunâtres. Si on arrache les aiguilles du fourreau, la base de celle-ci est noire sur 1/2 mm environ. Le dessèchement des pousses de l'année est complet, celles-ci deviennent cassantes. Ces symptômes de dessèchement des pousses sont surtout visibles en plantation. Si la pousse terminale est atteinte, cela peut entraîner une déformation du plant. Apparition de petites fructifications noires, vers la fin de l'été généralement, surtout à la base des aiguilles et sur les rameaux atteints. 


- Sur arbres adultes, les dégâts sur pousses passent le plus souvent inaperçus. Les dessèchements partiels ou totaux de branche et/ou de cime sont les plus fréquents. Ils sont cependant toujours associés à des dégâts sur pousses qu'il convient de rechercher. Des fructifications apparaissent également sur l'écorce des branches atteintes, mais sont difficiles à distinguer.

 

- Bleuissement du bois en quartier à l'aplomb de liber nécrosé en l'absence de galerie de scolytes

 

  • Dégâts

 

Le Sphaeropsis est une maladie émergente en France depuis 25 ans. Les pins noir, laricio et sylvestre montrent des symptômes de plus en plus fréquents surtout après les épisodes de sécheresse ou suite à des orages violents. Des peuplements adultes doivent souvent être exploités en urgence pour éviter des pertes trop importantes, lorsque les houppiers sont en moyenne affectés à plus de 50%.

 

L’impact de la maladie en terme de nuisibilité est moins important sur jeunes sujets (régénérations naturelles et plantations),

 

Dernière modification : 08/08/2024
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
SPHASAP
Figure 1
SPHASAP3945
Figure 2
SPHASAP3928
Figure 3
SPHASAP3927
Figure 4
SPHASAP3924
Figure 5
MALAPOU
Figure 6
sphaeropsis_livradois_husson1
Figure 7
sphaeropsis_livradois_husson2
Figure 8
pycnides_sphaeropsis_inrae.jpg
Figure 9
sphaeropsis_sylvestre_husson1
Figure 10
sphaeropsis_livradois_husson3
Figure 11
sphaeropsis_sylvestre_husson3
Figure 12
sphaeropsis_livradois_husson4
Figure 13
sphaeropsis_livradois_husson5
Figure 14