• DGAL

Phaeocryptopus gaeumannii 

 La rouille suisse du Douglas

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 

 

Position systématique : Champignon - Ascomycète - Dothideales
Hôtes habituels : Douglas
Localisation sur l'hôte : Aiguilles

 

Malgré son nom, ce champignon n'est pas une véritable rouille (basidiomycète) mais un ascomycète originaire d'Amérique du Nord. Il fut initialement découvert et décrit en Suisse en 1925 à la suite d'introduction de plants contaminés. C'est un parasite spécifique du Douglas

 

  • Biologie

 

 On ne connait pas de forme asexuée à ce champignon.

 

Les ascospores issues des fructifications sexuées infestent principalement les jeunes aiguilles au printemps et en début d'été, pendant leur phase d'élongation. Après germination, le tube germinatif pénètre dans l'aiguille au niveau d'un stomate. Dès l'infection et pendant toute la durée de vie des aiguilles, le mycélium colonise en continu les tissus internes, se développant dans les espaces intercellulaires et le long des parois cellulaires. La dégradation ou la pénétration des parois cellulaires n'ont jamais été observées chez les hôtes de ce champignon. Son développement végétatif, de type endophyte, ne s'accompagne donc d'aucun désordre.

 

Les fructifications sexuées (pseudothèces) commencent à se développer dès la fin de l'automne, 4 à 5 mois après l'infection, dans les chambres stomatales. Elles sont repérables en fin d'hiver sous forme de petites ponctuations noirâtres (40-100µm) sur la face interne des aiguilles, le long des lignes de stomates qu'elles finissent par obstruer. Elles commencent à apparaitre dans l'année qui suit l'infection. Les aiguilles jaunissent puis tombent lorsque 50% des stomates sont bouchés. La chute des aiguilles est donc fonction du développement du champignon dans les tissus internes et de la dynamique d'apparition des fructifications. Si cette dernière est rapide, les aiguilles de l'année précédente peuvent chuter dès mai-juin. Cette dynamique est très variable en fonction des sites, de l'exposition et de l'âge des aiguilles.

 

Il a été démontré que le développement de cette maladie était très dépendante des conditions qui favorisent l'infection (forte humidité en fin de printemps) ainsi que du développement des pseudothèces (température hivernale élevée).

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

Apparition de tachetures chlorotiques sur les aiguilles et présence de ponctuations noires (fructifications) le long des lignes de stomates à la face inférieure des aiguilles atteintes. Les aiguilles atteintes deviennent rapidement brunes avant de tomber prématurément. La défoliation commence par les plus vieilles aiguilles. En cas de fortes attaques, la chute des aiguilles antérieures à l'année en cours, ne laissent subsister que le pinceau vert des aiguilles de l'année pouvant conduire à de forte défoliation.

 

  • Dégâts

 

Défoliation plus ou moins complète des rameaux. Dans les cas les plus graves, seules les aiguilles de l’année et quelques aiguilles de l’année antérieure subsistent. Les dégâts apparaissent plus intenses au printemps avant débourrement des arbres. La croissance des arbres est dans ce cas retardée.


Les attaques semblent plus sévères dans les jeunes plantations, en situation d’alimentation minérale contraignante. Elles sont particulièrement sévères dans des plantations à croissance faible ou médiocre, trop serrées, installées sur des sols à hydromorphie temporaire, des sols superficiels ou sur des sols compactés ou décapés au bulldozer avant plantation.

 

  • Confusion possible

 

Des symptômes tout à fait identiques à ceux de la rouille suisse sont aussi provoqués par des champignons du genre Rhizosphaera, qui se développent dans des conditions similaires.

Dernière modification : 30/07/2024
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
PHAEGAE
Figure 1
Phaegae3
Figure 2
Phaegae2
Figure 3
Phaegae1
Figure 4
PHAEGAE
Figure 5
Phaegae4
Figure 6