Cronartium ribicola
et Cronartium pini
La rouille vésiculeuse de l'écorce des pins
Fréquence | |||
Agressivité | |||
Impact |
Position systématique : Champignon - Basidiomycète - Pucciniales
Hôtes habituels :
- Cronartium ribicola = Pins à 5 aiguilles
- Cronartium pini (=C. flaccidum ou Peridermium pini) = Pins à 2 aiguilles
Hôte alternant :
- Cronartium ribicola = Ribes (groseilliers sauvages)
- Cronartium pini = Dompte venin, Melampyre, pivoine (certaines populations de C. pini n'ont pas d'hôtes alternants)
Localisation sur l'hôte : Troncs et branches
- Biologie
Ete | Automne | Printemps | |
Urédies sur feuilles d'alternant (brun-orange) | |||
Télies sur feuilles d'alternant (jaune-brun) | |||
Basides sur pins (blanc) | |||
Ecidies sur pins (orange) | |||
Année n+1 et plus | Chancre |
Le cycle de la rouille (causée par C. ribicola ou C. pini) nécessite généralement deux hôtes.
Les spores issues des écidies (fructifications) présentes sur les troncs et branches de l'hôte principal (pin) au printemps sont emportées par le vent et infectent les feuilles de l'hôte alternant. Sur ces feuilles, on observe sur la face supérieure la formation d'urédies (brun-orange) et, en automne, sur la face inférieure, la formation de télies (jaune-brun). Le cycle est bouclé quand les basidiospores issues de l'hôte alternant sont disséminées par le vent et infectent les aiguilles du pin pour former de nouvelles écidies. Le délai entre l'infection des aiguilles et la formation d'écidies sur tronc peut durer de 1 à 5 ans.
Chez C. pini, il existe deux types de populations : la forme hétéroïque et la forme autoïque. La première nécessite un hôte alternant pour boucler le cycle biologique. Chez la deuxième forme, les spores des écidies sont capables de réinfecter le pin.
Les chancres apparaissent quelques mois ou années après la formation des vésicules sur le tronc ou branches.
- Symptômes et éléments de diagnostic
- Sur les branches et tiges : boursouflures, méplat correspondant à une plage de mortalité du cambium, renflements fusiformes de l'écorce, écoulement de résine (qui attire la pyrale du tronc souvent associée), présence de vésicules orangées (écidies) au printemps, chancres, zone recouverte de fumagine prenant une couleur noirâtre.
- Sur les aiguilles : jaunissements puis chute prématurée des aiguilles situées au-delà des chancres.
- Dégâts
Perte de croissance du sujet, mortalité de branches voire de plants sur les jeunes sujets les plus sévèrement attaqués. Un chancre ceinturant le tronc peut en effet causer la mort de jeunes arbres par perte de dominance apicale. Sur des sujets plus âgés, on peut observer l'évolution de la maladie pendant de nombreuses années (jusqu'à 20 ans) avant de les voir dépérir.
Certains lépidoptères opportunistes profitent de l'affaiblissement des sujets par la rouille pour installer leur ponte dans les tissus affectés. Le minage de leurs chenilles amplifie les risques de dépérissement des sujets atteints.
Aujourd'hui, ce sont majoritairement les pins à 2 aiguilles qui sont concernés par ces chancres.