Nécroses chancreuses à cécidomyies
Fréquence | |||
Agressivité | |||
Impact |
Hôtes habituels : Chênes sessile et pédonculé
Localisation sur l'hôte : Troncs
La nécrose cambiale à cécidomyie est un symptôme visible sur le tronc des chênes aux stades gaullis – bas perchis dû à une successions d’agents biotiques.
- Explication du phénomène
Ce phénomène est lié à un complexe d’attaques qui se succèdent et se cumulent.
1) Les pics
Certains oiseaux lignicoles (principalement les pics épeiche et tridactyle) creusent des séries de petits trous, souvent en losange (leur bec est un véritable « ciseau à bois »), qui sont disposés en rangées horizontales assez régulières, tout autour du tronc de jeunes arbres vivants.
Ce comportement alimentaire a pour but de faire exsuder la sève au printemps, afin de pouvoir la lécher, mais aussi de prélever des insectes que les écoulements auraient attirés et/ou englués. Cela pourrait par ailleurs correspondre à un comportement territorial durant l’été.
2) Les cécidomyies
Les encoches réalisées par les pics peuvent devenir des lieux privilégiés pour la ponte d’œufs d’un insecte diptère du genre Resseliella (cécidomyie). À l’éclosion, les larves émergentes pénètrent au niveau du cambium et s’y développent en formant souvent une nécrose chancreuse.
L’attaque par les cécidomyies n’est pas forcément systématique, et considérant le développement rapide des insectes, cette étape est fugace et donc rarement observée.
3) Les pathogènes
L'intervention consécutive d’agents pathogènes serait facultative et leur rôle très secondaire. Néanmoins, comme toute blessure, la plaie provoquée par le pic et la cavité creusée par la cécidomyie demeurent potentiellement des portes d’entrée pour divers pathogènes opportunistes qui aggravent la situation.
- Symptômes et éléments de diagnostic
Le symptôme s’observe essentiellement les peuplements aux stades fourrés, gaulis et bas perchis des régénérations naturelles et artificielles de chênes. Une attaque sur des peuplements âgés est plutôt rare mais possible, cependant les symptômes seront beaucoup moins visibles sur une écorce davantage crevassée. Le rôle de la densité est probable : en effet, les plantations à faible densité ne sont jamais atteintes, alors que les régénérations naturelles à forte densité constituent l'essentiel des peuplements touchés.
Les lésions cicatrisent généralement rapidement, dans les 4-5 ans, laissant une trace en forme de « T » sur la coupe transversale de la tige Elles se refermeront progressivement sous l’action de bourrelets cicatriciels actifs (faciès chancreux), ne laissant qu’une cicatrice d’écorce tourmentée mais reconstituée.
- Dégâts
Dans la mesure où il ne concerne que les jeunes stades de développement, l’impact du chancre sur le tronc reste généralement limité au noyau de la future bille, marqué par l’apparition d’une coloration éventuelle interne du bois. Ces marques n’affectent finalement que peu la qualité technologique du bois.
Les nécroses du chêne à cécidomyie ne provoquent aucune mortalité. Il n’y a pas de risque de propagation lorsque le phénomène est circonscrit et passé, sans chancre actif. La vigueur des arbres et l’avenir des parcelles en régénération ne semblent pas particulièrement affectés.