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Sécheresse

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 

 

L’eau est l’un des éléments les plus importants pour la vie des végétaux, qui en sont constitués à 70 ou 80 %. Elle provient essentiellement des précipitations atmosphériques sous forme de pluie ou de neige. Elle transite dans les sols, plus ou moins rapidement selon les matériaux qui les constituent et la topographie du lieu, pour se retrouver dans les ruisseaux et les nappes phréatiques. Les arbres l’absorbent principalement par les racines et leurs mycorhizes. Avec les sels minéraux qu’elle contient en solution, elle constitue la sève brute qui est acheminée par les  vaisseaux du bois jusqu’aux feuilles. L’évapotranspiration, contrôlée par les stomates des feuilles, constitue le principal mécanisme de régulation physiologique des échanges d’eau entre l’arbre et l’atmosphère.

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

- Flétrissement puis coloration anormale des feuilles qui rougissent et brunissent. 

- Déficit foliaire: plus ou moins important, par microphyllie, manque de feuilles, mort de certaines branches ou rameaux, chute des feuilles. Il est plus important pour certaines essences: chêne pédonculé, sapin, épicéa.

- Mortalités par dessication: dans les cas extrêmes, il peut y avoir mort de l’arbre lui-même. Les jeunes arbres sont les plus sensibles.

- Perte de croissance: en hauteur et en diamètre, proportionnellement à l'intensité de la sécheresse.

- Fentes de sécheresse sur le tronc: sur résineux à bois peu dense (sapin de Vancouver, épicéa commun et de Sitka, pin Weymouth. Les arbres les plus gros sont concernés. Pour les espèces à bois plus dense, la sécheresse provoque aussi des microfissures.

- Nécroses cambiales en bandes sur le tronc, notamment sur douglas

- Fructification abondante: elle peut être constatée l'année suivant la sécheresse dans certains cas

 

  • Dégâts

 

Le premier effet d’un manque d’eau est un stress hydrique qui se manifeste par une réduction de la croissance cellulaire et conduit à un ralentissement de la pousse des rameaux et des racines fines. En effet, les stomates se ferment pour limiter la transpiration, ce qui bloque les échanges avec l’atmosphère et donc l’absorption de CO2, la photosynthèse et par suite la croissance.

Si le déficit hydrique persiste, apparaissent alors des phénomènes de cavitation et d’embolie des vaisseaux qui perturbent le fonctionnement
de l’ensemble du système conducteur et entraînent le flétrissement du feuillage. Dans ce cas, pour les essences feuillues, les feuilles se dessèchent, se recroquevillent, pendent, puis tombent. Lorsque le système vasculaire est totalement embolisé, les tissus, en particulier les méristèmes n, ne sont plus alimentés en eau. Les cellules finissent alors par se vider de leur contenu et meurent.

 

De nombreux facteurs viennent moduler les effets d’une sécheresse :


- La saison: chez la plupart des essences forestières, les sécheresses automnales ou hivernales ont peu de conséquences si le printemps suivant est bien arrosé. Par contre, une sécheresse printanière aura de fortes implications sur la croissance et le taux de survie des jeunes plants ou semis.

- L’effet de la chaleur se cumule en été avec ceux de la sécheresse. Ils sont alors très difficilement dissociables (voir fiche "chaleur et canicule").

- La nature des sols et la position topographique influent sur l’intensité de la sécheresse qui se fait d’autant plus ressentir sur les substrats filtrants ou superficiels à faible réserve utile en eau et sur les versants exposés au sud.


- La profondeur de l’enracinement explique la plus grande résistance des arbres adultes bien enracinés, par rapport aux jeunes tiges. Une variabilité interspécifique importante donne un avantage aux espèces à enracinement profond (chêne, cèdre…) sur celles à enracinement traçant (hêtre, épicéa…).


- Les espèces ont développé au cours de l’évolution des stratégies variées vis-à-vis des sécheresses, ce qui se traduit par des différences de sensibilité notables. Les espèces méditerranéennes comme le chêne vert, le cèdre ou le pin d’Alep sont plus résistantes que les espèces de climat tempéré ou montagnard comme le hêtre ou le sapin pectiné.

 

Dernière modification : 29/07/2015
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)