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Pollutions

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 

 

Les pollutions de proximité sont le plus souvent liées à des activités industrielles, sources d’émanations toxiques pour les végétaux . Plusieurs agents sont incriminés.

- L’anhydride sulfureux (SO2) a été longtemps un des principaux polluants avant l’application de normes strictes d’émissions. En se combinant à l’eau, il engendre des pluies acides. La proximité des grands centres industriels fut particulièrement touchée : région de Rouen dans les années 1960 en France, région de la Ruhr en Allemagne… Les centrales thermiques des ex-pays de l’Est, qui fonctionnaient à partir de lignite, rejetaient énormément d’anhydride sulfureux et ont été à l’origine de symptômes spectaculaires, voire de mortalités dans les forêts qui les entouraient (Allemagne de l’Est, République tchèque…). Ce sont les images de ces peuplements moribonds qui ont lancé, dans les années 1980 le débat très médiatisé sur les pluies acides et « la mort des forêts » .

- Le fluor, autre polluant historique, était rejeté par les usines de production d’aluminium. La vallée de la Maurienne, dans les Alpes, fut un site emblématique de ces dégâts.


- Les pesticides et herbicides, émis lors de traitements de parcelles agricoles (ou forestières) sont parfois les agents d’une pollution encore plus locale. Ils peuvent avoir des effets néfastes sur les arbres forestiers, variables selon la molécule utilisée, le dosage du produit et l’éloignement de la zone d’application. On parle alors de phytotoxicité.

- Les sels de déneigement déversés au sol peuvent également provoquer des dommages aux arbres (voir fiche "déséquilibres nutritionnels").

 

Les travaux réalisés au début des années 1980 dans le contexte du « dépérissement des forêts »  ont mis en évidence l’impact d’une pollution dont les effets se font sentir sur des zones géographiques très vastes (région, pays, continent). On parle alors de pollution atmosphérique à longue distance. Les principaux polluants en cause sont l’anhydride sulfureux, les composés azotés (ammonium et oxydes d’azote) et l’ozone. Ces polluants arrivent en forêt sous forme gazeuse ou aqueuse (avec les pluies) mais également sous forme de dépôts secs. Les dépôts d'anhydride  sulfureux et de composés azotés ne provoque pas d'effets directs réellement observables mais ils sont à l'origine d'une acidification des sols qui se traduit par des symptômes de carence nutritionnelle dans les zones les plus touchées. Quant à l'ozone, il entraine des symptômes assez discrets et relativement difficiles à apprécier : taches de très petite dimension ou coloration des feuilles, qui peuvent se confondre avec des colorations naturelles. Une analyse microscopique des tissus végétaux est nécessaire pour confirmer le diagnostic. L’impact principal de l’ozone sur les végétaux est une perte de croissance qui peut atteindre 10 à 15 % et qui pourrait être masquée actuellement par l’augmentation de productivité des écosystèmes, liée à l’accroissement de l’effet de serre.

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic


Une des caractéristiques de toutes ces pollutions est de concerner localement, à des degrés divers, la plupart des espèces végétales (plantes herbacées, fougères…) alors qu’une attaque parasitaire ne touchera qu’une ou quelques espèces. Enfin, on observe assez généralement des dégâts plus importants en lisière, sous le vent dominant à partir de la zone d’émission d’un polluant atmosphérique.

En cas de rejets intenses, on observe d’abord des symptômes foliaires : jaunissement puis brunissement de l’extrémité des aiguilles récentes pour les résineux, nécroses entre les nervures des feuilles pour les feuillus, qui progressent pour atteindre la totalité de l’organe. L’ensemble du feuillage peut ensuite rougir puis tomber. Si la pollution persiste, des mortalités de rameaux, puis de tiges, sont constatées.
Les pollutions diffuses ont des conséquences plus indirectes, via le sol, et se traduisent essentiellement par des symptômes de carence nutritionnelle : jaunissement des aiguilles anciennes, jaunissement entre les nervures des feuilles .

Pour tous les produits à forte toxicité comme le fluor ou les herbicides, les symptômes sont essentiellement des nécroses foliaires qui commencent par les extrémités (marge du limbe, pointe des aiguilles) jusqu’au rougissement total, suivi de la chute des feuilles.

Dans le cas des herbicides selon les substances actives on observe des déformations, nanifications, brûlures...

Certains de ces symptômes sont assez caractéristiques mais d’autres peuvent être confondus, par exemple, avec des dégâts de gel.

Ces difficultés de diagnostic ne sont pas toujours levées par les analyses de laboratoire. Outre le fait que ces techniques d’identification sont coûteuses et demandent de cibler la molécule recherchée, il n’existe pas de méthode globale pour mettre en évidence la surdose d’une molécule dans un tissu.

Dernière modification : 29/07/2015
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)