Notion de dégâts, de dommage de récolte et perte économique
L’objectif prioritaire de la production fruitière est d’élaborer une récolte en quantité suffisante de fruits de qualité permettant à l’arboriculteur de vivre de son métier. Sans aucune mesure de protection des plantes, les bio-agresseurs peuvent occasionner des pertes dont il convient de préciser l’importance pour raisonner la protection des cultures :
- le développement d’un bio-agresseur au sein d’une culture provoque des dégâts*, c'est-à-dire des symptômes visuels sur les plantes liés à l’attaque du bio-agresseur (morsure, piqûre, inoculum* de champignon…) et/ou à un dysfonctionnement des plantes (apparition de taches, décoloration du feuillage, nécroses, dessèchement de rameaux, etc.) s’accompagnant ou non d’une réduction de croissance du végétal ;
- on utilise le terme dommage de récolte* lorsque l’attaque du bio-agresseur provoque des dégâts qui occasionnent une perte de récolte, c'est-à-dire une perte en quantité de fruits (pertes de rendement liées à une diminution du nombre de fruits récoltés et/ou de leur calibre) et/ou en qualité (altération de l’aspect visuel ou de l’intégrité physique des fruits, pourritures, perte de l’aptitude à la conservation des fruits…) ;
- les pertes économiques* correspondent aux pertes de chiffre d’affaire occasionnées par les pertes de récolte dues aux attaques des bio-agresseurs et de réduction du prix de vente des fruits selon leur classe de catégorie et de calibre. Elles résultent aussi d’une augmentation possible des coûts de production dus à la mise en œuvre de moyens de protection supplémentaires pour lutter contre les bio-agresseurs et des coûts de main d’œuvre supplémentaires induits par les dommages de récolte (augmentation du temps des opérations pour trier les fruits lors des chantiers de récolte et en post-récolte, etc.).
Pour raisonner l’opportunité d’une intervention phytosanitaire, on utilise la notion de seuil d’intervention* (ou seuil de nuisibilité économique) qui correspond au niveau de présence de la maladie ou de la population de ravageurs au-dessus duquel le coût des dommages de récolte induits est plus élevé que celui des traitements de protection (le plus souvent la lutte chimique). L'utilisation de ces seuils implique un suivi régulier de l’état sanitaire du verger et la mise en œuvre d’un plan d’observation et de comptages adaptés à chaque bio-agresseur.