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La Protection Fruitière Intégrée

 

Spécificités des cultures fruitières

 

Pour les cultures pérennes, la rotation ne peut pas être un levier de contrôle des bio-agresseurs*, contrairement aux cultures assolées. Aussi, nous proposons des voies pour réduire la dépendance des systèmes de culture* (SdC) fruitiers aux produits phytopharmaceutiques* (PPP) en distinguant (i) les choix de plantation intervenant au moment de la création du verger et (ii) les itinéraires techniques* des vergers en formation et des vergers en production.

 

S’agissant de cultures pérennes, les orientations stratégiques et techniques au moment de la plantation sont d’autant plus importantes qu’elles engagent l’exploitation sur plusieurs années, voire sur des décennies. Le raisonnement des choix de plantation est donc une étape essentielle et difficile puisqu’il faut se projeter dans l’avenir pour imaginer leurs conséquences sur le devenir du verger dans sa phase de production (4 à 6 ans plus tard) et sur les impacts en termes de réduction d’usage des produits phytopharmaceutiques.

 

Dans les cas des vergers déjà implantés, même si les leviers possibles sont plus restreints (ex. impossibilité de mobiliser le contrôle génétique hors surgreffage), un changement dans les objectifs de production et les stratégies de protection, la mobilisation de techniques alternatives et de mesures pour optimiser les traitements phytopharmaceutiques et minimiser leurs effets non intentionnels, permettent de définir des itinéraires techniques annuels plus économes en PPP.

 

 

Enjeux de la production fruitière

 

Les productions fruitières sont confrontées à de nombreux enjeux, liés aux évolutions rapides des contextes de production, et parfois à leur spécificité :

 

  • Enjeux économiques : La réduction de l’utilisation des PPP* doit être compatible avec le maintien du revenu pour les producteurs et de la compétitivité des filières françaises.

 

  • Enjeux de qualité : la production de fruits frais doit répondre aux différentes attentes des consommateurs et des circuits de distribution en termes de qualité gustative et d’aspect visuel, ainsi que d’état sanitaire pour pouvoir se conserver correctement dans le circuit de distribution.

 

  • Enjeux environnementaux: la production fruitière est marquée par l’importance de l’utilisation des PPP. Du fait de la concentration de ces cultures dans certains bassins de production, ces pratiques* augmentent les risques de dispersion, de contamination et de pollution de différents compartiments de l’environnement par les PPP. Comme pour l’ensemble des systèmes de productions agricoles, il est nécessaire de maitriser l’impact des productions fruitières sur l’environnement pour développer une agriculture plus durable.

 

  • Enjeux de santé humaine : l’utilisation des PPP engendre des risques potentiels pour la santé des producteurs et des salariés de l’exploitation mais aussi pour les consommateurs en cas de présence de résidus dans les fruits et pour les citoyens du fait de la pollution diffuse des PPP.

 

  • Enjeux sociaux : le Plan National Nutrition Santé (PNNS) qui recommande de consommer au moins 5 fruits et légumes par jour est un vecteur important. Cette image peut être desservie par l’utilisation des PPP qui induit une suspicion chez les consommateurs.

 

  • Enjeux réglementaires : le plan national Ecophyto, faisant suite au Grenelle de l’environnement, a fixé des objectifs de réduction de l’utilisation des PPP. En parallèle, l’Europe a modifié sa réglementation, entraînant le retrait de nombreux PPP contenant des substances actives préoccupantes et instaurant une utilisation des PPP compatible avec le développement durable, en particulier l’obligation d’une protection intégrée des cultures (Directive Européenne 2009/128/CE). Les normes sanitaires imposent aussi le respect d’une teneur en résidus inférieure aux Limites Maximales de Résidus (LMR) de PPP dans les fruits.

 

  • Enjeux techniques : de nombreux producteurs s’engagent mais sont parfois limités par le manque de leviers alternatifs ayant un rapport coût/bénéfice suffisant ou par un manque d’information sur leur combinaison. Par ailleurs, l’apparition de souches ou populations* de bio-agresseurs résistant à certains PPP* (ou familles de produits) peut remettre en question l’utilisation de ces produits qui sont alors moins efficaces voire inefficaces contre leur cible.

 

 

Afin de répondre à ces nombreux enjeux, il est nécessaire de développer des SdC intrinsèquement moins dépendants des PPP* afin de réduire durablement leur usage.

 

 

 

 

 

Dernière modification : 10/05/2016