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Les principes des leviers d'action de la protection

 

 

Les différentes catégories de leviers d'action

 

Les moyens de protection autres que la lutte chimique sont qualifiés de méthodes alternatives* ou moyens de lutte alternatifs*. Ils peuvent être de différente nature (Regnault-Roger, 2005) : contrôle génétique, contrôle cultural, lutte physique, lutte biologiquelutte biotechnique et produits divers (peu préoccupants pour la santé humaine et l’environnement (figure 1)).

 

A noter que si les leviers agissent sur le bio-agresseur, une action inverse peut exister liée à la résistance des bio-agresseurs face à ces leviers (contournement génétique, résistance aux substances utilisées, adaptation des ravageurs aux barrières physiques…).

 

Le terme « contrôle » renvoie aux leviers préventifs permettant de contrôler les bio-agresseurs en amont des dégâts*. Le terme « lutte » est utilisé pour les leviers de rattrapage ou curatif permettant de lutter contre les bio-agresseurs lorsqu’ils sont déjà présents dans le verger afin de limiter les dégâts.

 

Les moyens de lutte alternatifs ont souvent, tout comme la lutte chimique, une action directe sur le bio-agresseur ciblé (luttes biologique, physique, biotechnique, avec divers produits peu préoccupants pour l’environnement et la santé humaine) : ils se substituent complètement ou partiellement à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Les méthodes permettant de contrôler préventivement le développement des bio-agresseurs ou de réduire la sensibilité des cultures aux attaques participent plutôt à la re-conception des systèmes (contrôle génétique, contrôle cultural).

 

Cependant, ces grands principes de classement de leviers d’action sont simplificateurs : certaines méthodes de lutte ont des actions préventives et certaines méthodes de contrôle cultural auront une action curative.

 

 

Les combinaisons des moyens de protection

 

La re-conception d’un système de culture correspond à une modification en profondeur de la logique de protection des cultures. Elle repose sur la combinaison de nombreuses méthodes alternatives, la mise en œuvre de pratiques culturales pouvant contribuer à ralentir le développement des bio-agresseurs, ainsi que la recherche d’une augmentation de la biodiversité fonctionnelle* grâce à des aménagements agro-écologiques et à la diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (utilisation de la lutte chimique en dernier recours).

 

Les méthodes alternatives ayant des modes d’action variés sont ainsi combinées pour intervenir à différents stades de développement des bio-agresseurs.

 

L’organisation collective de la lutte à l’échelle du paysage et/ou du territoire est également un élément important pour assurer l’efficacité de certaines techniques alternatives (confusion sexuelle, lutte contre les campagnols, lâchers de certains auxiliaires…).

 

 

Les modes d’action des leviers

 

Les leviers décrits précédemment peuvent être classés également selon leur mode d’action :

 

  • Action sur les populations initiales et en saison

Détruire ou empêcher le développement des populations avant qu’elles n’occasionnent des dégâts (populations hivernantes, initiales ou en saison), par exemple grâce à des mesures prophylactiques*.

 

  • Evitement*

Eviter le contact entre le bio-agresseur et la culture : éviter la concordance phénologique entre la présence du bio-agresseur et la sensibilité de l’arbre.

 

  • Atténuation en culture*

L’objectif est de minimiser les dégâts lorsque la plante et le bio-agresseur se trouvent en contact, en agissant sur l’état et la structure du peuplement végétal par différents moyens pour limiter les conditions favorables au développement et à la propagation du bio-agresseur.

 

  • Solution de rattrapage*

Une fois que le bio-agresseur est en contact avec la plante et/ou a commencé à occasionner des dégâts, action de dernier recours pour limiter les dégâts et les dommages de récolte (action curative).

 

  • Solution directe* préventive

Empêcher/prévenir le développement des bio-agresseurs avant qu’ils n’occasionnent des dégâts par l’utilisation de produits chimiques ou de biocontrôle (action de dernier recours si pas d’alternative possible).

 

  • Prédation/parasitisme via les auxiliaires*

Favoriser la régulation des ravageurs par les prédateurs et les parasitoïdes naturels présents dans le verger (dans les différentes strates : arbres, enherbement…), son environnement proche (bord des vergers, haies…) et extra-parcellaire (paysage avec les autres parcelles cultivées, les zones semi-naturelles…).

 

 

 


Le Biocontrôle

 

Le terme de biocontrôle*, défini par la réglementation française, désigne un « ensemble des méthodes de protection des végétaux qui utilisent des mécanismes naturels. Il vise à la protection des plantes en privilégiant l’utilisation de mécanismes et d’interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel ». Il s’agit essentiellement de produits de biocontrôle utilisés de façon raisonnée pour protéger les cultures contre les attaques des bio-agresseurs et qui sont actuellement classés en quatre familles (DGAL, 2012) : les macro-organismes, les micro-organismes, les médiateurs chimiques et les substances naturelles.

 

Dans le guide, nous avons retenu un regroupement de méthodes de protection selon des principes d’action et selon des catégories usuelles de la filière de l’arboriculture. De fait, certains produits de biocontrôle ont déjà été cités dans les paragraphes précédents :

 

- les microorganismes (Bt, granulose...) appartenant à la catégorie « lutte biologique » (sous-catégorie lutte micro-biologique)

 

- les nématodes appartenant à la catégorie « lutte biologique » (sous-catégorie lutte macro-biologique)

 

- la confusion sexuelle appartenant à la catégorie « lutte biotechnique »

 

- les argiles et les SDP naturels appartenant à la catégorie « produits divers ».

 

Cependant, la notion de produits de biocontrôle, telle que définie par la réglementation française, est importante car elle introduit une différenciation dans la manière dont ces produits sont comptabilisés par l’indicateur IFT* au sein des PPP. En effet, pour promouvoir les stratégies à base de produits de biocontrôle, les produits classés dans la liste du NODU* (Nombre de Doses Unités) « Vert Biocontrôle » ne sont pas pris en compte dans le calcul du NODU général ou dans l’IFT « produits phytopharmaceutiques ».

Fiche aide « Indice de Fréquence de Traitement »

 


 

 

 

 

 

 

Dernière modification : 12/05/2016
Leviers d'action
Figure 1