Cercospora spp. 

Cercosporiose

 

 Généralités

  • Champignons assez largement répandus dans le monde, très présents dans de nombreux pays sur tous les continents. Plusieurs agents de cercosporioses affectent les légumes cultivés en zones tropicales. Ils occasionnent des lésions sur les organes aériens des végétaux, essentiellement les feuilles, voire les pétioles et la tige. Sur feuilles, ils présentent deux types de comportement : certains provoquent des taches nécrotiques sur lesquels ils fructifient une fois les tissus morts, d'autres sporulent essentiellement à la face inférieure du limbe, sur les tissus encore vivants et sous la forme d'un velouté gris violacé à noir ("cladosporioses noires"). Ils produisent des conidiophores bruns et des conidies hyalines cloisonnées transversalement (figures 1 à 3).
  • Champignons plus ou moins polyphages ; plusieurs peuvent être rencontrés sur les espèces légumières d'une même famille botanique. Méfiance, certains peuvent venir coloniser secondairement des tissus lésés par un envahisseur primaire.
  • Plutôt observés en plein champ. 
  • Cercospora spp. signalés sur aubergine : Pseudocercopsora egenulaCercospora solenigena,  C. melongenae, C. deightonii, etc.
  • Organes attaqués : feuilles, tiges.
  •  Symptômes :
    • Initialement, petites lésions chlorotiques circulaires à ovales apparaissant plutôt sur les vieilles feuilles (figure 1).  
    • Par la suite, les taches s'étendent, brunissent, et se nécrosent progressivement. Un liseré brun rougeâtre les ceinture. Leur diamètre varie de 4 mm à 1 cm (figures 2 à 5).
    • Le centre des taches s'éclaircit plus ou moins et présente parfois de discrets motifs concentriques. Un halo jaune est visible.
    • Des lésions comparables, mais allongées sont parfois visibles sur les pétioles et la tige.
    • Les tissus dégradés sèchent, se fendent et finissent par tomber ; le limbe est ainsi partiellement criblé (figure 3 et 4).
    • Les feuilles fortement affectées jaunissent, flétrissent, et peuvent chuter.
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  • Signes : présence de stromas mycéliens noirs, et de fructifications parsemant les lésions et leur conférant parfois une teinte légèrement gris claire. Ces fructifications sont constituées de conidiophores brunâtres regroupés, portant des conidies hyalines cloisonnées et légèrement arquées.
  • Confusions possibles : bactérioses

Biologie

  • Conservation : sur les débris végétaux grâce à leur mycélium, leurs spores et les stromas mycéliens qu'ils forment et dont la viabilité est de plusieurs mois. Ils se pérennisent dans l'environnement des cultures probablement sur diverses espèces végétales cultivées ou sauvages : se méfier de certaines mauvaises herbes appartenant aux mêmes familles botaniques que les plantes cultivées sensibles. Certains se pérennisent sur les graines (C. capsici)
  • Infection : germination des spores à la surface des organes végétaux pollués, et pénétration des tubes germinatifs dans les tissus par l'intermédiaire des stomates. Ensuite, le mycélium envahit les tissus.
  • Sporulation : production sur les lésions lésées de conidiophores bruns cloisonnés, portant des conidies hyalines plus ou moins allongées et cloisonnées en fonction des espèces.
  • Dissémination : par les spores par le vent sur de longues distances (plutôt les Pseudocercospora), par les projections d'eau (plutôt les Cercospora) consécutives aux pluies et irrigations par aspersion, par les ouvriers et les outils agricoles. 
  • Conditions favorables : l’humidité surtout influence les épidémies de cercosporioses sur les légumes. Les contaminations ont souvent lieu à la suite de périodes humides, à la faveur des pluies et d'irrigations par aspersion. 

Protection

  • Il existe des différences de sensibilités variétales. Choisir de cultiver les variétés les moins sensibles.
  • Désinfecter les graines si nécessaire (C. capsici).
  • Utiliser des plants sains.
  • Instaurer des rotations culturales n’impliquant pas des cultures sensibles, ceci durant 2 ou 3 années.
  • Détruire dans la culture ou à proximité les espèces végétales spontanées pouvant héberger ces champignons.
  • Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
  • Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération du feuillage.
  • Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
  • Sous abris, aérer au maximum.
  • Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
  • Sortir de la culture et détruire les plantes affectées et surtout les fruits malades. Eliminer en fin de culture les résidus végétaux. Un labour profond peut permettre d’enfouir les débris restants, cette mesure doit être combinée avec une rotation culturale.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy)
Dernière modification : 18/10/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Cercosporiose-Aubergine1
Figure 1
Cercosporiose-Aubergine3
Figure 2
Cercosporiose2
Figure 3
Cercosporiose-Aubergine8
Figure 4
Cercosporiose-Aubergine9
Figure 5