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Biologie, épidémiologie

  • Conservation, sources d'inoculum

 

Didymella lycopersici se conserve entre deux cultures de tomate sur les débris végétaux et la matière organique, dans le sol. Dans ce dernier, sa survie est augmentée en présence d'humidité, de matière organique et de températures assez basses. Il a été retrouvé sur les semences, sous la forme de mycélium et de pycnides. Les données concernant sa conservation sur les solanacées sont assez controversées : l'aubergine, la pomme de terre, le poivron, la morelle noire présenteraient une sensibilité certaine à la suite d'inoculations artificielles, ce qui ferait de ces plantes des hôtes alternatifs assurant la conservation de ce champignon. On le retrouve également dans l'environnement des plantes en serre et/ou sur le matériel (piquets, tuteurs, poterie) utilisé pour la culture et ayant été en contact avec des plantes malades. Les pycnides sont majoritairement à l'origine des contaminations primaires, par l'intermédiaire des conidies ; le rôle des périthèces et des ascospores semble beaucoup plus limité.

  • Pénétration et invasion

 

Les premières contaminations ont lieu à la suite d'une période humide, directement à travers la cuticule, par l'intermédiaire des stomates ou via les blessures. Ce champignon envahit ensuite assez rapidement les tissus qu'il altère.

Deux types de conceptacles, brunâtres à noires, sont formés dans les tissus. Les premiers, les plus fréquents, sont des pycnides sous-épidermiques ostiolées (forme anamorphe du champignon, figures 1 à 5) ; elles sont à l'origine de conidies incolores, majoritairement unicellulaires mais aussi bicellulaires (figures 6 et 7). Les périthèces, matérialisant la téléomorphe, sont plus rarement formées dans la nature (diamètre compris entre 120 et 210 µm). Ceux-ci donnent naissance à des ascospores également hyalines et bicellulaires (5,5-6,5 x 16-18 µm). La dissémination de ce champignon s'effectue essentiellement par l'intermédiaire de ses conidies qui sont dispersées par les éclaboussures survenant durant une pluie ou une irrigation par aspersion. Elles le sont aussi par l'intermédiaire des outils, des mains et des habits des ouvriers au cours des opérations culturales. Les ascospores, lorsque des périthèces se forment, sont disséminées par le vent. Les semences peuvent également contribuer à la pérennisation et à la dissémination de ce champignon.

  • Conditions favorables à son développement

 

L'humidité est le facteur qui influence le plus le développement de D. lycopersici. En effet, la maladie est particulièrement dommageable à la suite de pluies, de rosées matinales prolongées, d'aspersions. L'eau stagnant sur les feuilles stimule la germination des spores, la pénétration des filaments germinatifs, et ultérieurement la formation des fructifications. Ce champignon se développe relativement bien à des températures comprises entre 13 et 29°C, l'optimum se situant aux alentours de 20°C. Il affectionne plutôt les vieilles plantes et celles ayant reçu des fumures azotées ou potassiques réduites. Sa croissance est sensiblement réduite à partir de 30°C.

Dernière modification : 30/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
Didymella6
Figure 2
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Figure 3
Didymella3
Figure 4
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Figure 5
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Figure 6
Didymella8
Figure 7