Ses ennemis naturels
Les prédateurs, parasites ou agents pathogènes (virus, bactéries) de la processionnaire du pin sont nombreux. A chaque stades (œufs, chenilles, chrysalides ou papillons), cette régulation naturelle a un impact très important sur les populations. Ainsi, certains micro-hyménoptères sont capables de parasiter les œufs de processionnaires du pin, tels que Baryscapus servadeii (Domenichini, 1965), chalcidien spécialiste du genre Thaumetopoea, et des espèces généralistes comme Ooencyrtus pityocampae (Mercet, 1921) et Trichogramma spp.. Certaines années, la proportion de pontes parasitées peut s’élever jusqu’à près de 30%. Ce qui laisse entrevoir la possibilité d’utiliser ces micro-hyménoptères à des fins de lutte contre la processionnaire du pin.
Baryscapus servadeii (à gauche), Ooencyrtus pityocampae (au centre) et un trichogramme (à droite) sur pontes de processionnaires du pin (© G. Demolin-INRAE).
D’autres organismes s'attaquent aux pontes non écloses de processionnaires du pin pour s'alimenter, tels que l'orthoptère Ephippiger ephippiger (Fiebig, 1784). Plusieurs diptères sont aussi connus comme prédateurs (syrphidés) ou parasites (mouches tachinaires) du stade chenille. Certaines espèces d’oiseaux (coucou, huppe fasciée, mésanges) et de chauves-souris jouent un rôle non négligeable dans la régulation de la processionnaire du pin, en s’alimentant de chenilles, de chrysalides et/ou de papillons (Pimentel & Nilsson 2007). Une technique de biocontrôle consiste à installer des nichoirs sur des sites infestés par la processionnaire du pin.
Nid de processionnaire du pin perforé et vidé de son contenu par une mésange (© INRAE).
Enfin, des micro-organismes pathogènes sont également décrits comme ennemis naturels de la processionnaire du pin : des champignons entomopathogènes présents dans les sols comme Beauveria bassiana ou Cordyceps militaris, des bactéries comme Bacillus thuringiensis, et des virus comme Smithiavirus pityocampae.
La conservation de ce cortège d'ennemis naturels est ainsi indispensable au maintien de l'équilibre écologique. Elle peut se faire en favorisant l'habitat des prédateurs et en proscrivant l'usage des insecticides chimiques.
Photos d’ennemis naturels de la processionnaire du pin (© INRAE).
Références :
Pimentel C., Nilsson J.-Å., 2007. Response of great tits Parus major to an irruption of a pine processionary moth Thaumetopoea pityocampa population with a shifted phenology. Ardea 95(2): 191–199.