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Les nouveaux pathotypes

L'apparition du pathotype NL16 a changé la situation puisqu'il attaque ces 6 gènes Dm utilisés dans les variétés commerciales. Ainsi, au début des années 90, une seule résistance était efficace contre les souches NL1 à NL16 identifiées en Europe ; il s'agit de la résistance issue d'une L. serriola et introduite dans la variété de plein champ Mariska dans les années 70. Cette résistance, dénommée R18, a été transférée par plusieurs sociétés de semences dans les différents types variétaux dans les années 90. Parallèlement, plusieurs sociétés avaient identifié d'autres résistances efficaces pour lutter contre les souches NL1 à NL16. Toutes ces variétés étaient décrites «variétés résistantes au Bremia races NL1 à 16» dans les catalogues de semences. Il n'était pas possible de distinguer ces différentes résistances puisque toutes ces variétés sont résistantes à tous les pathotypes NL1 à NL16.

A la fin des années 90, des attaques de mildiou ont été signalées dans plusieurs régions d'Europe sur certaines variétés déclarées résistantes aux races NL1 à 16. En France, un groupe de travail réunissant les sélectionneurs, le Geves et l'INRA, en relation avec un groupe néerlandais, a échangé des informations sur ces souches (souches les plus menaçantes pour les cultures européennes et celles permettant une distinction entre variétés). La connaissance des spectres de résistance de plusieurs nouvelles variétés vis-à-vis de ces souches a révélé les différentes résistances utilisées par les sélectionneurs : R18 dans de nombreuses variétés, mais aussi R36 de Ninja ou R38 d'Argelès. Les 6 souches retenues sont dénommées Bl 17 à Bl 22 (figure 1).

La situation actuelle a bien évoluée. Neuf nouvelles races se sont manifestées dans les cultures de salades au fur et à mesure de l'introduction dans ces dernières de nouveaux gènes de résistance. Trente et un pathotypes sont maintenant connus et référencés par l'IBEB (International Bremia Evaluation Board) 

Les pathotypes Bl 17, Bl 18, Bl 20 et Bl 22, apparus en Europe du nord (Suède, Grande-Bretagne, Allemagne et Bénélux respectivement), contournent la résistance de R18, mais R36 de Ninja et R38 d'Argelès sont efficaces pour lutter contre ces races. Les souches Bl 19 et Bl 21 sont apparus en Italie, Bl 19 sur Argelès et Bl 21 sur Ninja. Depuis l'émergence de ces souches, des souches de spectres voisins ont été signalées dans certaines régions de France. Aucune de celles-ci, NL1 à Bl 22, n'attaque les 18 résistances utilisables par les sélectionneurs (R17 n'est pas pris en compte ; cette résistance, identifiée à l'INRA chez L. serriola, n'est pas encore introduite dans du matériel commercial). Mais, l'émergence d'une souche contournant ces résistances n'est pas exclue. Face à ce risque, les laboratoires de recherche continuent des prospections de nouvelles résistances.

Remarques : Les races Bl sont souvent apparues dans des cultures où les calendriers de protections phytosanitaires préventives n'étaient pas suivis, soit par négligence, soit par impossibilité dans le cas des cultures biologiques. Il convient de bien souligner qu'une protection efficace contre B. lactucae doit associer : la culture de variétés résistantes, la mise en oeuvre de mesures prophylactiques et la réalisation de traitements fongicides préventifs. Parmi les mesures prophylactiques, rappelons l'importance d'éradiquer le ou les tous premiers foyers de mildiou par une destruction totale des plantes malades et des déchets, et de nettoyer ses chaussures en sortie de parcelle afin d’éviter de propager le mildiou.

Dernière modification : 18/03/2014
  • Auteur :
  • B Maisonneuve (INRA)
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Figure 1