• Logo_picleg
  • Quae

 Exemple de la résistance de la laitue à Bremia lactucae



 


Avant-propos

Depuis la rédaction des textes concernant la résistance de la laitue à
B. lactucae, la situation des races de mildiou à fortement évoluée en France, comme en Europe. C'est pour cela qu'une version actualisée de ces textes vous sera proposée prochainement. En attendant, sachez que jusqu'à très récemment 25 races étaient référencées par le comité International d'évaluation du Bremia (Ibeb), nommées Bl : 1 à Bl : 27, les races 8 et 9 n'existant pas. Malheureusement, depuis 2009, une nouvelle race est apparue (Bl : 28) s'attaquant à plusieurs variétés de laitue normalement résistantes aux 25 races connues jusqu'à présent.
Plus récemment l'IBEB (International Bremia Evaluation Board) a annoncé en août 2013 l'existence de 3 nouvelles races de ce straménopile, portant à 31 le nombre de pathotypes connus chez cet organisme.

Nous vous conseillons de consulter le site de l' Ibeb qui fait un point précis sur le sujet.



Depuis les années 1960, les sélectionneurs ont proposé des variétés possédant des gènes de résistance à B. lactucae. Il s'agit de gènes spécifiques d'un facteur de virulence du champignon, appelés gènes Dm. Les interactions entre le champignon et la laitue sont représentées par des tableaux de spectres de virulence du champignon. Ces tableaux donnent, pour chaque gène de résistance de la laitue, le comportement de chaque souche de B. lactucae décrite. La figure 1 présente ainsi les souches de B. lactucae identifiées en Europe de 1960 à 1990, parallèlement à l'utilisation de nouveaux gènes de résistance par les sélectionneurs.

Figure 1

Dans les années 60, les sélectionneurs ont utilisé les 3 gènes de résistance Dm2, Dm3 et Dm7, individuellement ou en combinaison. En lisant la figure 1, on voit que le gène Dm2 confère une résistance au pathotype NL3, mais il est contourné par les souches NL1, NL2, NL4. De même, le gène Dm3 procure aux variétés la résistance à NL1, NL3 et NL4, mais il est contourné par la souche NL2. Quant au gène Dm7, il est efficace à l'égard de NL1 et NL2, mais il est contourné par les pathotypes NL3 et NL4. Ainsi, à la fin des années 60, on trouve des souches de Bremia capables de surmonter chacun des gènes utilisés dans les variétés commerciales. Les sélectionneurs ont alors identifié, chez L. serriola, un nouveau gène de résistance, appelé Dm11, qui protège les variétés contre les 4 souches NL1 à NL4. Mais l'utilisation de cette résistance, dans les années 70, a favorisé l'apparition et l'extension de souches de type NL6 qui contournent Dm11. La "course" entre les sélectionneurs et B. lactucae a continué. Ainsi, un nouveau gène, nommé Dm16, a été identifié chez L. serriola LSE18 ; il confère une résistance à toutes les souches NL1 à NL7. Mais des souches de type NL11 et NL12, caractérisées dans les années 80, remettent en cause la résistance de Dm16.

Chacun des gènes Dm1 à Dm16 était donc attaqué par au moins une des souches de B. lactucae identifiées en Europe et dénommées NL1 à NL15. Mais des combinaisons de plusieurs de ces gènes Dm permettaient néanmoins de lutter contre le mildiou dans les années 80 puisqu'aucune souche n'attaquait tous ces gènes. Ainsi, Dm2 était efficace contre NL11 à NL13, Dm3 contre NL11 et NL12, Dm6 contre NL13 et NL15, Dm7 contre NL13 et NL14, Dm11 contre NL10 et NL11, enfin Dm16 contre NL10 et NL13 à NL15. Il faut signaler que les 2 gènes Dm7 et Dm11 seraient allèles ou très liés ; par conséquent, aucune variété fixée ne peut posséder les 2 gènes.


Dernière modification : 18/03/2014
  • Auteur :
  • B Maisonneuve (INRA)