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        Cryphonectria parasitica

           Le chancre du châtaignier ou endothiose

 

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 


Position systématique : Champignon - Ascomycète – Sphaériale
Hôtes habituels : Châtaigniers   

Hôtes possibles : Chênes
Localisation sur l'hôte : Zones corticales (troncs, branches)

 

  • Biologie

 

Les spores qui sont à l’origine de nouveaux chancres sont produites par la forme asexuée (conidies) tout au long de l’année, et par la forme sexuée (ascospores) principalement au cours du printemps, de l’été et de l’automne. Les conidies sont libérées dans une substance gélatineuse (cirrhes) qui les protège de la dessication. Il peut aussi y avoir formation d’ascospores sexuées, qui sont expulsées dans l’air lorsque les périthèces (noirs) sont mûrs sous l’effet de pluies, puis sont disséminées par le vent. Les 2 types de spores provoquent exactement les mêmes chancres. Les chancres en hauteur seraient peut-être plutôt dus aux ascospores, ceux qui sont en bas aux conidies. Les ascospores dispersent facilement jusqu’à 500m, et peuvent aller jusqu’à 1000 m. Les vecteurs animaux peuvent transporter la gelée qui contient les spores asexuées.

Le chancre du châtaignier est un champignon hétéro-thallique (souches mâle et femelle, normalement la fécondation croisée est la règle, mais il peut aussi y avoir autofécondation; ce serait le cas dans 25% des situations).

 

Les fructifications rouges ou orangées peuvent s’observer sur l’écorce. Arrivées à maturité et lorsque les conditions climatiques sont favorables (humidité élevée en particulier), les conidies sont disséminées en grande partie par la pluie ainsi que par le vent ou les insectes. Les ascospores sont éjectées à maturité et sont principalement disséminées par le vent. La germination des spores se produit à la faveur de blessures de l’écorce, naturelles (micro-fissures àl'insertion des branches) ou artificielles. Un mycélium jaunâtre caractéristique se développe entre le bois et l’écorce, formant souvent des palmettes enéventail.

Le champignon commence à se développer dans le phloème, puis atteint le bois.


L’infection génère une réaction cicatricielle de l’arbre qui conduit progressivement à la formation d’un chancre.

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

- L'écorce commence par prendre localement une couleur rougeâtre, puis elle se fissure et se craquelle. Les tissus corticaux se dessèchent et meurent, autour de la zone atteinte se forment des bourrelets cicatriciels qui confèrent au chancre son aspect tourmenté
- Des fructifications de couleur rouge (pycnides et périthèces) peuvent être observées au niveau du chancre pendant une grande partie de l’année
- Au dessus du point d’infection, les rameaux, les branches ou la tige peuvent présenter un feuillage de plus petite taille, un peu moins vert ou entièrement desséché si la circulation de la sève a été interrompue. Ces feuilles sèches ne tombent pas à l'automne
- Fréquemment, de vigoureux rejets se forment en dessous des chancres du tronc.

Le chancre peut se développer sur jeunes plants: les symptômes sont bien visibles (lésions oranges de l’écorce).

 

 

  • Dégâts

 

Cryphonectria parasitica est un ascomycète originaire d’Asie. Il a été introduit aux USA en 1904 par des plants de châtaignier asiatique (C. crenata). Or le châtaignier américain (C. dentata) est très sensible au chancre. En 50 ans, toutel’aire de présence du châtaignier américain aété contaminée par le chancre. Le châtaignier américain a été presque éradiqué de son aire de répartition naturelle en ce sens où les gros arbres dominants ont été éliminés. Il ne reste plus que des grosses souches, dont sortent des rejets systématiquement attaqués par le chancre. Cela n’a pas provoqué de mortalité immédiate car les souches rejettent. Les gros châtaigniers ne fructifient plus, ce qui menace l’espèce à long terme.

 

Le chancre est repéré en France pour la première fois en 1956, est désormais présent sur toute l'aire de la châtaigneraie française. Il est présent dans toute l'Europe.

 

Le chancre provoque des dépérissements graves pouvant entraîner la mort de l'arbre hôte. Les différentes espèces de châtaignier y sont plus ou moins sensibles. Le châtaignier américain est le plus vulnérable au chancre et a quasiment disparu à la suite de l'épidémie du début du XXe siècle, le châtaignier européen est assez vulnérable alors que le châtaignier japonais a coévolué avec la maladie et peut y être assez tolérant. Ce champignon attaque aussi le chêne, mais provoque peu de dégâts sur cette essence. Le parasite provoque des chancres à évolution plus ou moins rapide sur tronc, branches ou rejets, induisant souvent le dessèchement des parties situées au dessus du chancre.

 

Il existe un virus hyper parasite (parasite du champignon) utilisé en lutte biologique. Les souches de champignon hypovirulentes (=infectées par l’hypovirus) progressent peu à l’intérieurde l’arbre. Elles sont arrêtées par le périderme: le bois n’est pas attaqué, une partie importante du phloème non plus. Le chancre reste alors très superficiel. Les souches hypovirulentes ne se reproduisent pas de manière sexuée (elles ne sont plus capables de produirelesascogones). Il y a aussi diminution du nombredeconidies. Cela réduit la dissémination naturelle de ces souches. Le virus se transmetd’une souche de champignon àl’autre quand ces 2 souches fusionnent (il faut donc que ce soit 2 souches du même groupe de compatibilité végétative). L’hypovirus est bien installé dans les peuplements anciennement infectés (moitié sud de la France): les chancres sont en cours de cicatrisation, ne provoquent plus de mortalité.

 

Dernière modification : 21/11/2019
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
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