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Plaies diverses

 

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 

 

La principale barrière de l’arbre contre les champignons lignivores est son écorce. Toute perte d’intégrité de celle-ci, ou la mise à nu du bois vivant lors de sectionnement de parties du tronc ou du houppier, ouvre une porte d’entrée aux innombrables spores présentes en permanence dans l’atmosphère forestière .

En période de végétation, l’écorce est plus fragile, notamment lors de la montée de sève au printemps.


Les plaies sur le tronc sont essentiellement dues aux opérations d’abattage puis au débusquage des grumes. La fréquence de ces blessures augmente dans les peuplements denses et lorsque les arbres sont de grande dimension.

L’augmentation de la dimension des engins de débardage et l’utilisation plus fréquente d’abatteuses et de porteurs à l’intérieur des peuplements, sont à l’origine d’un accroissement important des plaies aux arbres maintenus sur pied. À moyens de récolte identiques, les essences ne sont cependant pas toutes affectées de la même façon ; ainsi, d’après des études allemandes, le sapin semblerait significativement moins blessé que l’épicéa.

Un autre type de plaie est liée à l'élagage de branches vertes, notamment lorsque la section de la branche ne respecte pas le bourrelet d’insertion de la branche (qui facilite la cicatrisation), ni les périodes de travail (hors sève), conditions qui suffisent à limiter les risques sur des branches de petites dimensions (moins de 3 à 4 cm de diamètre).

Dans les secteurs bombardés ou mitraillés lors des derniers conflits mondiaux, d’innombrables éclats ou balles sont restés fichés dans le bois et ont été absorbés par la croissance ultérieure. L’importance de ces dommages s’atténue avec le temps au fur et à mesure des exploitations.
Pour les plus petits éléments métalliques (quelques centimètres), il n’y a souvent pas d’altération autour de l’inclusion. En revanche, les plus gros éclats (taille décimétrique et plus) sont à l’origine de blessures de dimension importante colonisées par des champignons lignivores opportunistes qui entraînent des colorations du bois dévalorisantes.

Des plaies de frottis ou d'écorcage peuvent être également dues aux grands animaux (voir fiche grands ongulés).

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

 Une plaie avec arrachage de l'écorce se traduit rapidement par un changement de coloration du bois sous jacent (phénomène d'oxydation). Au cours de la saison de végétation, l'arbre réagit par l'élaboration de bourrelet de cicatrisation qui visent à recouvrir la plaie. Selon la taille de la plaie, cette cicatrisation peut prendre plusieurs années. Sur les plaies anciennes une écorce s'est reconstituée masquant la plupart du temps la plaie sous-jancente. Parfois des fructifications de champignons lignivores

 

 

  • Dégats

 L’Inventaire forestier national recense environ 2 % d’arbres porteurs de plaies d’exploitation en France mais, après une coupe, il est fréquent de constater que plus de 10 % des tiges restantes dans le peuplement sont blessées. Les dégâts concernant essentiellement la base du fût, c’est à dire la partie de plus haute valeur potentielle, l’impact économique sur le peuplement est considérable. La lenteur du développement des altérations et le fait qu’elles soient généralement masquées par l’écorce qui s’est reconstituée font que ce problème est insuffisamment pris en compte.

Dernière modification : 29/07/2015
  • Auteur :
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)