Pseudomonas spp.

Lésions humides et noires sur feuilles et tiges

 

 Généralités

  • Bactéries largement réparties dans le monde, mais connues comme responsables de lésions foliaires essentiellement au Japon, en Grèce, en Turquie.
  • Plutôt polyphages, capable d'infecter diverses plantes appartenant à des familles botaniques différentes.
  • Sévissent en plein champ comme sous abris, particulièrement redoutées dans les serre froides et humides sur aubergine greffée.
  • Espèces associées à ces lésions foliaires : Pseudomonas cichorii, Pseudomonas viridiflava, Pseudomonas syringae pv. syringae, etc.
  • Organes attaqués : feuilles, tiges
  •  Symptômes :
    • Petites taches foliaires sombres, humides, prenant rapidement une teinte brune à noire, apparaissent en bordure du limbe (figure 1). Ces lésions sont plutôt légèrement angulaires et présentent un halo jaune peu marqué (figure 2). Elles peuvent s'étendre et confluer en présence d'humidité, et entraîner par la suite la déformation des jeunes feuilles.
    • Taches plus ou moins étendues sur feuilles, d'abord vitreuses et humides, noircissant rapidement, et pouvant altérer de larges secteurs du limbe qui finissent par se nécroser et se dessécher.
    • Extension des lésions vers les nervures et les pétioles qui brunissent et se nécrosent ; les feuilles fortement affectées peuvent jaunir, s'effondrer et se dessécher entièrement.
    • Brunissement, noircissement de secteurs externes plus ou moins étendus de tiges, altération de la moelle.
    • Destruction d'inflorescences, lésions brunes sur pétioles et sépales.
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  • Signes : aucun signe visible.

Biologie

  • Conservation :
    • Par exemple Pseudomonas cichorii se maintient très aisément dans le sol et sur les débris végétaux. Cette bactérie (figure 1) a été isolée directement à partir du sol au Japon. Elle colonise la rhizosphère de bon nombre d'hôtes, cultivés ou non. On la retrouve à l'état pathogène sur plusieurs légumes, comme le chou, l'endive, le céleri, la tomate, l'aubergine, plusieurs légumineuses, le tabac, des fleurs (gerbera, chrysanthème, pélargonium...) et de nombreuses mauvaises herbes : Sonchus oleraceaVeronica sp., Solanum nigrumPortulaca oleraceaPoa annuaSetaria sp., Senecio vulgarisCapsella bursa-pasteuris...
    • Les autres Pseudomonas spp. sont aussi capables de se conserver dans le sol ou sur des débris végétaux durant plusieurs mois. Elles semblent également pouvoir persister sur les racines et le feuillage de quelques mauvaises herbes et d'hôtes cultivés. Les semences pourraient les pérenniser.
  • Infection : Ces Pseudomonas spp. pénètrent essentiellement les feuilles par l'intermédiaire des ouvertures naturelles (comme les stomates), ou de blessures (éclatements de croissance, blessures dues au vent, dégâts d'insectes ou liés aux opérations culturales...). On peut noter de nombreuses bactéries dans les cellules de garde et dans les espaces intercellulaires de l'épiderme.
  • Développement - Dissémination : Ces bactéries envahissent rapidement les tissus foliaires et s'y multiplient en très grandes quantités. En quelques heures des milliers, puis des millions de bactéries sont produites surtout lors de conditions favorables. leurs dispersions ont lieu à la faveur  des éclaboussures d'eau, des ruissellements, et au cours des opérations culturales ; les ouvriers travaillant et circulant dans les cultures au feuillage humide contribuant à leur dispersion. C'est notamment le cas sur quelques plantes hôtes attaquées par certaines de ces bactéries. Les plants contaminés en pépinières pourraient aussi contribuer à leur dissémination.
  • Conditions favorables :
    • Affectionnent des températures fluctuant quelque peu en fonction des espèces de Pseudomonas, dans une gamme de températures allant  de 5 à 35°C, avec des optima thermiques se situant autour de 20 °C.
    • Apprécient particulièrement les ambiances humides et parfois froides des serres, les périodes pluvieuses prolongées durant lesquelles l'eau déposée sur les feuilles est favorable aux contaminations et à leur dissémination.
    • L'apport d'une fumure fortement azotée contribuerait à sensibiliser les plantes,
    • Les plantes greffées semblent plus sensibles.

Protection

  • Réaliser des rotations culturales préventives de 2 à 3 années avec des plantes non hôtes.
  • Détruire les mauvaises herbes car un certain nombre d’entre elles permettent leur multiplication et leur maintien dans les parcelles.
  • Favoriser le drainage des parcelles, éviter les excès d'humidité du sol, et surveiller la qualité sanitaire de l'eau d'irrigation. 
  • Assurer une fumure équilibrée, sans excès d'azote.
  • Eviter les stress hydriques. Ne pas réaliser d'aspersions, ou les effectuer en cours de journée, à un moment où les plantes ressuieront rapidement.
  • Aérer au maximum les abris. Une bonne ventilation des cultures permettra de réduire la durée d’humectation du feuillage et donc de prévenir les infections et d’abaisser l’impact de ces Pseudomonas spp.
  • Eviter de travailler les parcelles lorsque le feuillage des plantes est encore humide.
  • Eviter de laisser des débris végétaux sur le sol ou de les enfouir. Si vous ne pouvez pas faire autrement, l’enfouissement sera profond afin d’activer leur décomposition.
  • Aucune méthode de protection ne permet de contrôler très efficacement les Pseudomonas spp. en cours de culture.
  • Des traitements à base de cuivre sous la forme de sels peuvent être employé pour limiter l’extension de ces bactérioses : cuivre, cuivre du sulfate, cuivre de l'hydroxyde de cuivre, cuivre de l'oxyde cuivreux, cuivre de l'oxychlorure de cuivre (e-phy). L’acibenzolar-S-méthyl est utilisable.
  • Eliminer et détruire les plantes en fin de culture.
Dernière modification : 11/10/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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