Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
La conservation de Microdochium panattonianum d'une année à l'autre s'effectue essentiellement sur les débris végétaux présents dans le sol de la culture ou de son environnement. Des auteurs rapportent un maintien dans le sol durant 4 années. Dans certaines régions de production où des laitues sauvages (Lactuca serriola) sensibles survivent, celles-ci peuvent contribuer à sa pérennisation. Il pourrait aussi être hébergé par d'autres mauvaises herbes, notamment Sonchus aster. Une conservation de courte durée de ce champignon sur les semences a été rapportée ; elle semble remise en cause actuellement.
En fait, ce sont surtout des "microsclérotes" (35 à 65 µm de diamètre), se formant dans les cellules des tissus altérés, qui sont à l'origine des premières contaminations. Ces microsclérotes présents sur le sol peuvent être projetés sur les feuilles basses des salades, au cours d'une pluie ou d'une irrigation par aspersion. Par la suite, ils germent sur le limbe humide et donnent naissance à un court appressorium. Des conidiophores peuvent également se former sur les sclérotes présents à la surface du sol. Les conidies produites assurent également des contaminations primaires. Elles viennent se déposer sur les feuilles grâce au vent et aux projections d'eau.
- Pénétration et invasion
La présence d'eau libre sur le limbe est indispensable aux contaminations qui s'effectuent directement à travers la cuticule ou, plus rarement, par l'intermédiaire des stomates. Microdochium panattonianum colonise progressivement les tissus (colonisation intra et intercellulaire) qui ne tardent pas à se nécroser et à se remplir de microsclérotes. Ces derniers gagnent le sol en même temps que les tissus décomposés. La durée d'incubation dure en moyenne de 4 à12 jours en fonction des conditions climatiques.
- Sporulation et dissémination
Les fortes hygrométries permettent au champignon de sporuler abondamment sur les taches. La présence d'eau libre est nécessaire dans un premier temps ; par la suite, une humidité relative de 100 % suffit. Les nombreuses conidies formées sous la cuticule (figures 1 à 3) sont à l'origine des contaminations secondaires. Celles-ci sont favorisées par la pluie, les irrigations par aspersion, le vent qui porte des microgouttes sur des distances variant en fonction de sa puissance. Les maraîchers au cours des opérations culturales et les outils qu'ils utilisent peuvent aussi contribuer à la dispersion de la maladie.
- Conditions favorables à son développement
Microdochium panattonianum est un champignon qui affectionne particulièrement les ambiances humides consécutives à des périodes de brouillard, à des rosées et surtout des pluies ou des irrigations par aspersion. Il apprécie en même temps des températures assez basses ; son optimum thermique se situe aux alentours de 17-19°C. Des symptômes peuvent encore se manifester à proximité de 2°C. La germination des conidies ne serait plus possible au-delà de 28°C. Le champignon serait détruit à la suite d'une exposition à 40°C durant 10 minutes.