Phoma spp.*
Criblure du Taro (Taro Shot Hole Disease)
Généralités
- Champignons largement répandus dans les îles du pacifique sud, souvent nommé à tort « Phyllosticta » sur le terrain. * Deux espèces de Phoma semblent se manifester : une non identifiée, une autre nommée Phoma colocasiae.
- Induisent essentiellement des symptômes sur le feuillage du taro, et de graves dégâts que lors de conditions humides associées à des températures fraîches.
- Maladie observée en plein champ.
- Famille(s) botanique(s) sensible(s)
Aracées |
- Zones de production affectées
Nouvelle-Calédonie |
- Organes attaqués
Feuilles |
Symptômes
- Symptômes :
- Tâches foliaires brunes de taille limitée dans un premier temps, s'étendant et se nécrosant progressivement sur les feuilles médianes de plantes (figure 1). De forme arrondie, ces lésions sont ceinturées par un halo jaune vif (figures 2 et 3) et mesurent de 2 à 4 cm de diamètre. Elles présentent aussi des motifs en cercles concentriques assez espacés.
- Disparition des tissus altérés au niveau des taches laissant place à des trous plus ou moins larges et épars, et conférant au limbe un aspect criblé.
- Réduction des potentialités photosynthétiques des plantes à l'origine de la réduction de la taille des cormes produits dans le cas d'attaques précoces et sévères.
- Signes : nombreuses et minuscules masses globulaires brun sombre à noir (figure 4), des pycnides visibles surtout sur la face supérieure du limbe. Ces structures contiennent des spores en forme de gélules de petite taille, uni ou bi-cellulaires, hyalines, généralement observées au microscope en paquets suite à leur émergence des pycnides (figure7).
- Confusions possibles : mildiou du taro (Phytophthora colocassiae) qui est une maladie absente de Nouvelle-Calédonie, corynesporiose, etc.
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Biologie
- Conservation : sous forme de mycélium sur les résidus végétaux.
- Infection : après germination des ascospores ou des conidies, le champignon envahit les tissus entre les cellules du parenchyme.
- Sporulation : le mycélium présent dans les tissus infectés peut produire des pycnides (figure 5) contenant des pycnidiospores (figure 6 et 7), mais également des pseudothèces contenant des ascospores (forme téléomorphe - sexuées du champignon).
- Dissémination : ascospores transportées par le vent sur de longues distances (8 à 10km), aussi par les conidies issues des pycnides à la suite d'éclaboussures d’eau (pluies, rosées, etc.).
- Conditions favorables : peu d’exigences.
Protection
- Allonger les rotations afin de réduire le stock d’inoculum.
- Choisir des variétés résistantes.
- Utiliser des plants sains et contrôler leur qualité.
- Ne pas planter durant la saison la plus favorable au champignon.
- Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
- Favoriser l’aération et l’ensoleillement de la culture (densité de plantation et choix de parcelle en fonction de son orientation).
- Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
- Eliminer assez rapidement les résidus végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits.