Monographella cucumerina (Lindf.) Arx, (1984)
Plectosporiose (Plectosporium blight, Microdochium blight)
Généralités
- Champignon largement réparti dans le monde et signalé sur diverses Cucurbitacées (courge hubbard, courge buttercup, courge mammouth, citrouille, courge jaune, courgette et courge musquée - Cucurbita moschata - et potiron - Cucurbita maxima)* dans un nombre plutôt limité de zones de production situées aux Etats-Unis, en Asie et en Europe notamment.
- Observé en plein champ, avec une répartition en foyers dans les parcelles..
- Famille(s) botanique(s) sensible(s)*
Cucurbitacées |
- Zones de production affectées :
Guyane |
- Organes attaqués
Feuilles | Fruits | Tige |
* En France, nous l’avons assez systématiquement observé et isolé sur des racines de tomates cultivées en sol, mais surtout en hors-sol. C’est dans ce dernier contexte cultural qu’il trouve des conditions particulièrement favorables à son développement. Il est isolé sur les racines avec des fréquences très importantes à certaines périodes de l’année, supérieures à celles obtenues pour Fusarium oxysporum. Son statut parasitaire dans les cultures hors sol est encore mal défini. Il a été aussi décrit en Égypte, en 1981, comme responsable de pourritures racinaires, de jaunissements et de flétrissements foliaires suivis de mortalités de plantules de tomate. Nous l'avons aussi associé à des lésions au collet sur jeunes pieds de tomate en France. Il a aussi rapporté sur tomate, basilic, lupin, tournesol, arachide, betterave sucrière, campanule. Notons qu'il a été isolé dans de nombreux sols dans le monde et sur les racines d'hôtes les plus variés.
Symptômes et signes
- Symptômes :
- Petites lésions blanches à crèmes de forme allongée à losangique se développant sur le limbe (figure 1 et 2) et les nervures des feuilles (figures 3 à 5), les pétioles (les rendant cassants) (figure 6), les rameaux (figure 7), et les pédoncules des fruits. Des attaques sévères peuvent entraîner des mortalités de feuilles, voire de plantes.
- Lésions comparables sur fruits, plutôt circulaires à irrégulières, de couleur blanche voire métallique (bronzée à argentée). En évoluant, elles confluent et rendent la surface des fruits plus ou moins sèche et tavelée. Soulignons que les lésions sur fruits permettent l'envahissement de bioagresseurs secondaires responsable de pourritures humides.
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- Signes : bien que sporulant sur les tissus altérés, aucun signe n'est visible à l'oeil. Des observations microscopiques permettent de visualiser la présence de phialides élancées, légèrement enflées à la base, sur lesquelles sont produites de minuscules spores conidies hyalines uni ou bi-cellulaires (figure 8). La forme téléomorphe ou sexuée est matérialisée par des périthèces contenant des asques dans lesquels sont formées des ascospores bicellulaires hyalines (figure 9).
- Confusions possibles :
Biologie
- Sa biologie est assez mal connue.
- Conservation : fréquent dans de sombreux sols, il s'y maintient plusieurs années notamment sur les débris végétaux. Rapporté dans de nombreux sols dans le monde et sur les racines d’hôtes les plus variés en plus des Cucurbitacées, (basilic, lupin, tournesol, arachide, betterave sucrière, campanule, etc.).
- Sporulation : produit de nombreuses conidies sur les tissus altérés de plusieurs organes ; mais aussi plus rarement des périthèces matérialisant sa reproduction sexuée.
- Dissémination : ses conidies sont dispersées par l’intermédiaire du vent sur de longues distances et par les éclaboussures d'eau. Ce champignon serait transmissible par les semences.
- Conditions favorables : apprécierait les climats pluvieux et humides, et les températures fraiches. Notons que l'optimum thermique de la germination de ses conidies est de l'ordre de 25 °C, et que de sévères attaques auraiet été constatées à des températures comprises entre 25 et 32°C.
Protection
- Utiliser des semences saines.
- Réaliser des rotations sans Cucurbitacées d'au moins trois années.
- Assurer un bon drainage aux parcelles cultivées.
- Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération du feuillage.
- Orienter les rangs de plantations dans le sens du vent dominant.
- Effeuiller les parties basses des plantes afin d'éliminer les premières feuilles affectées et améliorer l'aération du couvert végétal.
- Eviter les irrigations par aspersion, leur préférer l’irrigation au goutte à goutte. Si elles sont indispensables, les réaliser le matin afin que la végétation ressuie rapidement en cours de journée.
- Ne pas faire travailler les ouvriers tant que la végétation est mouillée.
- Eliminer assez rapidement les résidus végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits.
- Aucun fongicide n'est homologué pour cet usage en France. Plusieurs fongicides anti-mildiou et oïdium sont efficaces à l'égard de ce champignon (e-phy).