Taches de rouille
(Internal rust spot, internal brown spot)
- Symptômes
Le phénomène des taches de rouille (encore appelé rouille physiologique) se caractérise par la présence, dans la chair des tubercules, de zones nécrotiques arrondies de taille très variable, plus ou moins irrégulières de couleur brun-rouille (figures 1 à 3). Ces lésions peuvent être localisées dans toute la zone interne à l’anneau vasculaire mais apparaissent généralement de façon plus intense du côté de la couronne, au niveau du parenchyme périmédullaire. Elles n’évoluent pas pendant la conservation.
Ces symptômes sont assez fréquents sur les pommes de terre cultivées en sols sableux mais peuvent s’observer dans tous types de sols avec des intensités variables en fonction des années. Ils peuvent être confondus avec des lésions localisées autour de l’anneau vasculaire ou du talon (action des défanants, stress thermique en fin de cycle de végétation, verticilliose), avec du mildiou ou, plus facilement, avec des dégâts consécutifs à l’infection par divers virus tels le rattle (TRV), le mop-top (PMTV) et le Y nécrogène (PVYNTN).
Les symptômes de TRV ou de PMTV se développent cependant à l’intérieur comme à l’extérieur de l’anneau vasculaire. Sur quelques rares variétés (Russet Burbank par exemple), le virus de l’enroulement (PLRV) peut également provoquer des nécroses brunes principalement localisées à l’anneau vasculaire (net necrosis).
- Facteurs de risque
La rouille physiologique serait due à un dérèglement du métabolisme, de nature enzymatique en particulier, apporté par de fortes chaleurs ou une sécheresse excessive pendant la tubérisation.
Cependant, des symptômes importants ont pu être observés en année froide et humide dans certaines parcelles. Une assimilation insuffisante du calcium par la plante ou une déficience de cet élément dans le tubercule semble provoquer l’apparition des symptômes.
Par ailleurs, sur certaines variétés, une vitesse de grossissement rapide des tubercules après un arrêt de croissance (sécheresse par exemple) semble favoriser le développement des symptômes
Ce phénomène est également lié à une sensibilité variétale.
- Lutte
Il est préférable d’éviter les variétés sensibles dans les régions où les types de sol sont à haut risque.
Il est possible de limiter l’importance des symptômes en réalisant des buttes volumineuses et en irrigant fréquemment, mais sans excès, pour éviter tout grossissement trop rapide des tubercules.
L’apport, à la plantation, de calcium, sous une forme facilement absorbable (nitrate de calcium, sulfate de calcium – gypse) peut également s’avérer efficace et certaines études ont montré une réduction des symptômes avec l’utilisation de l’hydrazide maléïque.