Crevasses de croissance et craquelures de la peau

(Tuber cracks)

• Symptômes

Dues à des irrégularités dans les conditions de croissance, les crevasses se forment par éclatement de la peau et des tissus superficiels du tubercule. Selon leur origine, les symptômes peuvent prendre des formes extrêmement variables allant de la réticulation (figures 1 et 2) aux crevasses profondes simples ou multiples (figure 3) sur un même tubercule. Cet accident est souvent associé à des symptômes de rugosité et de desquamation.

• Facteurs de risque

La cause principale du développement de crevasses est un approvisionnement irrégulier en eau de la plante durant la phase de grossissement des tubercules. Après un arrêt de croissance consécutif à la sécheresse, un apport d’eau entraîne une rapide réhydratation des tissus les plus proches des vaisseaux ; la pression interne qui en résulte devient alors supérieure à la résistance de l’épiderme et celui-ci se rompt puis se cicatrise par la suite.

Les variétés à forte proportion de gros calibres sont généralement plus sensibles à ce phénomène,mais des variétés telles que Bintje le sont également. L’excès d’azote, une mauvaise structure du sol, la carence en bore ou les faibles densités de plantation constituent des facteurs de sensibilisation.

Des symptômes analogues peuvent être liés à la présence de gale commune (figure 4) et, plus fréquemment, de rhizoctone brun (figure 5). A cause des toxines du champignon, la croissance de la peau est inhibée sous et autour du mycélium, pendant que le reste de la peau croit normalement. Cela conduit à une déchirure de la peau très localisée suivie par la formation de liège.

Une autre origine, beaucoup plus rare, vient des dégâts causés par des punaises capsides (Lygus pabulinus)qui vont affecter les jeunes tubercules en les perçant (la piqûre reste visible au fond de la crevasse). Les toxines contenues dans la salive des capsides cause un retard localisé de la croissance à la superficie des tissus, qui peut être accompagné par une décoloration de la peau.

Enfin, certains dégâts peuvent être la conséquence d’une phytotoxicité d’herbicides (rimsulforon par exemple). Dans ce cas, on observe généralement la présence de plusieurs crevasses profondes sur un même tubercule (figure 6).

• Lutte

Pour éviter les crevasses d’origine physiologique, il est recommandé d’appliquer les mesures suivantes :

• Eviter les variétés sensibles,

• Assurer une préparation du sol favorable à un bon enracinnement,

• Réaliser une irrigation régulière et appropriée au développement des tubercules,

• Eviter les apports trop importants d’azote.

En ce qui concerne les dégâts dus au rhizoctone, il convient de traiter les plants avec un fongicide avant plantation.