Méthodes de protection
- En cours de culture
La lutte contre les bactérioses de la salade est assez délicate car elles sévissent souvent tardivement et on ne dispose pas de produits performants. Les traitements à base de cuivre* sont peu efficaces et n'ont qu'une action préventive (vous pouvez consulter le site e-phy traitant des bactéricides employés sur les chicorées witloof - production de chicons, les chicorées witloof - productions de racines ou les scaroles et frisées). L'hydroxyde de cuivre apparaît comme la forme la plus efficace, en association avec le zinèbe ou le mancozèbe. Il convient de signaler que quelques souches de Xanthomonas campestris pv. vitians tolérantes au cuivre sont signalées dans la littérature. Rappelons que les salades sont très sensibles au cuivre. C'est pour cette raison que les différentes formes de cuivre utilisables le sont à des doses plus faibles que sur d'autres cultures.
L'eau libre favorisant la croissance de cette bactérie, il faut éviter si possible les irrigations par aspersion. On les réalisera plutôt le matin que le soir, ceci afin que les plantes sèchent rapidement durant la journée. Ce type d'irrigation est particulièrement dangereux à proximité de la récolte, surtout si les aspersions ne sont pas bien gérées dans le temps. On se méfiera de la qualité de l'eau utilisée ; on évitera les arrosages avec de l'eau dans laquelle des déchets végétaux se sont décomposés.
Il convient d'éviter de travailler dans les parcelles lorsque les plantes sont mouillées ; les risques de transmission de bactéries par contact sont élevés.
Les abris seront bien aérés afin de sécher la végétation à la suite des condensations d'eau matinales ou d'irrigations par aspersion.
On éliminera le maximum de débris végétaux à la récolte et on évitera de les enfouir dans le sol car la bactérie s'y maintient relativement bien. Si on ne peut pas faire autrement, ils seront incorporés profondément.
- Culture suivante
Comme pour les autres bactérioses de la salade, les producteurs auront tout intérêt à mettre en place des mesures prophylactiques permettant de limiter l'installation et l'extension de cette bactérie.
Celle-ci ne se conservant pas très longtemps dans le sol, on aura tout intérêt à réaliser des rotations culturales qui sont également efficaces vis-à-vis des agents pathogènes telluriques.
La préparation du sol devra être particulièrement soignée. On favorisera un bon drainage de ce dernier. Dans les zones de production où cela sera possible, on choisira d'implanter les cultures à une période de l'année plutôt sèche. On utilisera plus volontiers les parcelles situées dans des emplacements bien aérés, facilitant le séchage du limbe. La proximité de cultures sensibles et/ou déjà contaminées sera bannie. Les mauvaises herbes, en particulier celles appartenant à la famille des astéracées, devront être détruites.
Il ne faudra pas oublier d’éliminer ou de désinfecter tout le matériel (pots, tuteurs, ficelles…) utilisé lors de la précédente culture et qui aurait pu entrer en contact avec des plantes malades. Pour cela, vous pourrez utiliser de l’eau de Javel (titrant 12° chlorométriques, trempage durant 24 heures et rinçage à l’eau) ou une eau formolée (2 à 5 % de formol du commerce, trempage 1 heure et entreposage sous un film plastique 24 heures), ou un produit du commerce* (e-phy).
Des semences indemnes de bactéries seront utilisées. Leur désinfection par de l'eau de javel est difficile à envisager étant donné que de nombreuses graines sont maintenant enrobées. On évitera de produire des semences dans des régions contaminées et d'utiliser l'irrigation par aspersion dans les cultures de porte-graines. La fumure des plantes devra être équilibrée, sans excès d'azote.
En France, un traitement antibactérien à base de cuivre est préconisé au stade 8-10 feuilles sur chicorées.
Il n'existe pas actuellement de variété de salade résistante à Xanthomonas campestris pv. vitians. Des différences de sensibilité variétale sont tout de même observées dans la nature. En effet, l'intensité des dégâts varie entre types de salade et cultivars. Aux USA, on a noté des attaques plus sévères sur les laitues romaine et "beurre" que sur les batavias "crisp".
* Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous avons tout de même choisi de vous indiquer dans chaque fiche, le nom de quelques matières actives homologuées au moment de la rédaction de la fiche. Nous essaierons d’actualiser cette liste, au fur et à mesure des retraits et des nouvelles homologations. Malgré cela, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.