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Biologie, épidémiologie

  • Conservation, sources d'inoculum

Pseudomonas syringae pv. tomato (figure 1) est capable de se maintenir dans le sol ou sur des débris végétaux durant au moins 7 mois. Dans les zones de production où cela est possible, il survit sur les plantes issues de semis spontanés ou de repousses. Cette bactérie semble pouvoir persister sur les racines et le feuillage de quelques mauvaises herbes (Amaranthus retroflexus, Chenopodium album, Galinsoga parviflora, Hibiscus trionum, Lamium amplexicaule, Portulaca oleracea, Sinapis arvensis, Stellaria media, Polygonum lapathifolium). Sa gamme d'hôtes cultivés serait très étroite, limitée à la tomate parmi les cultures horticoles. Cette bactérie peut être présente sur les semences et s'y pérenniser.

  • Pénétration et invasion

Les cellules bactériennes présentes à la surface de la tomate (développement épiphyte) pénètrent dans les folioles par l'intermédiaire d'ouvertures naturelles comme les stomates et les hydatodes ou via diverses blessures (trichomes brisés, fentes de croissance, lésions consécutives aux effets du sable ou du vent). Par la suite, la bactérie envahit les tissus (surtout les espaces intercellulaires) et s'y multiplie en grande quantité. Si les conditions sont très favorables, les premiers symptômes apparaissent en approximativement moins d'une semaine. En 24 heures, plusieurs millions de cellules bactériennes sont produites, ce qui est un atout certain pour leur dissémination. Signalons que cette bactérie aurait été associée aux poils (glandulaires ou non) des ovaires durant la période de l'anthèse. Ces poils, disparaissant progressivement après cette étape, laissent place à des ouvertures sur l'épiderme des jeunes fruits servant de site d'infection à P. syringae pv. tomato.

  • Multiplication et dissémination

Elle se produit essentiellement grâce aux projections d'eau, voire aux aérosols, survenant aux cours des pluies et des irrigations par aspersion. Ces éclaboussures, ces microgouttelettes, peuvent être transportées sur de longues distances par le vent. Ainsi, ces cellules bactériennes sont projetées vers les autres organes et plantes environnantes. Les ouvriers travaillant et circulant dans les cultures au feuillage humide contribuent à sa dispersion. Les semences et les plants pollués ou contaminés assurent aussi sa dissémination à d'autres exploitations, voire à d'autres zones ou pays de production.

  • Conditions favorables à son développement

Des températures relativement basses et la présence d'humidité sont des conditions très propices aux épidémies de P. syringae pv. tomato. Cette bactérie se développe à des températures comprises entre 13 et 28°C, la fourchette 18-24°C lui est particulièrement propice, et son activité est fortement réduite au delà de 30°C. Les périodes de rosée ou de brouillard, les pluies ou les irrigations par aspersion laissent sur les plantes un film d'eau qui est très favorable aux contaminations. Six heures suffisent pour qu'une épidémie s'amorce. Signalons que les conditions environnant la culture joueraient un rôle plus important dans le développement de la maladie que les contaminations en pépinière.

Dernière modification : 30/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1