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Nichoirs, abris et gîtes

 

 

Les nichoirs, abris et gîtes sont des habitats destinés aux auxiliaires pour favoriser le contrôle biologique des ravageurs. Toutefois, l’installation de gîtes et nichoirs au sein et autour du verger ne se substitue pas aux infrastructures agro-écologiques de type haies et bandes florales ni au raisonnement des pratiques culturales qui sont les plus à même de maintenir la biodiversité. En effet, l’abondance des auxiliaires est essentiellement liée à l’abondance de proies à proximité, dépendante de la diversité végétale et des milieux. Les gîtes et nichoirs sont favorables à certains prédateurs, dans un contexte où le nombre d’abris naturels est limité dans un verger (ex. cavités pour oiseaux). Un nombre limité d’espèces est toutefois concerné par ce type d’aménagement, d’où l’importance des autres mesures, précédemment décrites, pour préserver et favoriser les auxiliaires.

 

 

Nichoirs et abris à insectes 

 

Différents supports existent pour abriter les insectes auxiliaires. Ils sont soit naturels – tas de bois, tas de pierres, paillis de feuilles mortes favorables à de nombreux auxiliaires (ex : araignées prédatrices de tordeuses et carabes prédateurs de mouches et pucerons) –, soit artificiels et spécifiques : abris à coccinelles (prédatrices de pucerons, acariens, cochenilles, aleurodes selon les espèces), abris à chrysopes (prédateurs généralistes) et gîtes à forficules (prédateurs généralistes).

Il est possible de construire soi-même certains abris. Par exemple, des pots en terre remplis de paille peuvent être des abris pour les forficules (pots suspendus) ou des abris à bourdons (pots enterrés), des boîtes en bois trouées peuvent être des abris pour les chrysopes et des bûches percées peuvent être des abris pour abeilles solitaires.

 

 

Nichoirs d’oiseaux et gîtes à chauves-souris

 

Le maintien de cavités naturelles dans l’environnement du verger favorise la présence des oiseaux et des chauves-souris dans les vergers. Les haies composites sont plus riches en cavités que les haies monospécifiques (ex. les haies de cyprès sont pauvres en cavités). Par ailleurs, les arbres morts présents dans les haies autour des vergers sont des milieux riches en cavités.

 

  • Les nichoirs à passereaux (cf. Figures 1 et 2)

Les passereaux (ex. mésanges charbonnières, mésanges bleues, rouges-queues noirs, moineaux friquets…) sont des oiseaux insectivores qui peuvent consommer des chenilles et des proies présentes au niveau des écorces comme, par exemple, les larves diapausantes (en arrêt de développement) de carpocapse des pommes et des poires.

Des nichoirs à passereaux peuvent être installés dans les vergers (éviter de les placer dans les haies car risque de colonisation par les fourmis et/ou microrongeurs). Dans le cas où le verger est couvert par des filets monorang, les nichoirs peuvent être placés en lisière du filet (bordure du verger proche de la haie) pour ne pas piéger les oiseaux sous les filets.

Le nombre de nichoirs à disposer par hectare dépend du nombre d’espèces d’oiseaux présentes dans la région. Par exemple, dans le sud de la France, seules trois espèces de passereaux sont communes, ce qui nécessite environ 3 à 5 nichoirs par hectare (le territoire d’un couple de passereaux étant d’environ 1 ha). Plus au nord, dans des régions où le nombre d’espèces est plus important, le nombre de nichoirs par hectare peut être augmenté.

Parmi les nichoirs disponibles dans le commerce, ceux ayant les orifices les plus grands sont à privilégier pour augmenter la probabilité d’installation d’un couple de passereaux (toutes les espèces peuvent s’y installer).

Des dispositifs anti-prédation peuvent également être placés en dessous ou sur les nichoirs (cône anti-prédateur, manchon, cuvette, chaîne, ronce…).

Une seule visite des nichoirs à l’automne est suffisante pour évaluer leur taux d’occupation (observer les vieux nids) et les nettoyer (enlever les vieux nids pour dégager la place pour de futures installations d’oiseaux). Il est préférable de ne pas ouvrir les nids du début du printemps à la fin de l’été pour ne pas déranger les oiseaux.

 

  • Les nichoirs à rapaces

Les rapaces sont des oiseaux carnivores, prédateurs notamment de campagnols.

Des poteaux à rapaces peuvent être installés si peu de perchoirs sont présents dans l’environnement des vergers. Par ailleurs, l’installation de nichoirs artificiels à rapaces (recommandation : 2 à 4 nichoirs/100 ha) rencontre des succès très différents selon les régions. Les rapaces (chouette, faucon) s’installent préférentiellement dans les vieux nids de corneille présents dans les haies. Le moyen le plus efficace pour favoriser la présence de rapaces est donc le maintien ou la mise en place de haies composites favorables à l’installation des corneilles (les corneilles changent de nid chaque année laissant libre leur nid pour les rapaces).

 

  • Les gîtes à chauves-souris

Les chauves-souris sont des mammifères insectivores nocturnes ayant de grande capacité de consommation (métabolisme très élevé) et de ce fait très intéressantes. Leurs proies sont majoritairement des Diptères (mouches) et des Lépidoptères (tordeuses, carpocapses…).

 

Différents types de gîtes existent pour préserver les chauves-souris en vergers : des gîtes naturels (cavités dans les haies) ou artificiels.

 

Les gîtes artificiels sont à placer dans les haies, à une hauteur d’au moins 4 m, dans un endroit dégagé pour faciliter les entrées-sorties des chauves-souris. Les gîtes artificiels doivent être une solution temporaire, relayée par l’aménagement de cavités naturelles dans l’environnement des vergers (ex. mise en place de haies composites).

 

 

 

 

 

Dernière modification : 29/09/2015
Nichoir_Fiche2
Figure 1
Nichoir2_Fiche2
Figure 2