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Fiche 2 - Lutte biologique par conservation

 

Biodiversité fonctionnelle ou comment préserver

et favoriser les auxiliaires du verger ?

 

 

Principe de la lutte biologique par conservation

 

La lutte biologique par conservation de la biodiversité consiste à modifier l’environnement et/ou les pratiques existantes afin de protéger et favoriser les auxiliaires (organismes contribuant à la régulation des bio-agresseurs par prédation ou parasitisme) spécifiques ou autres organismes permettant de réduire l’effet des ravageurs. Cette manipulation de l’environnement vise à améliorer la survie, la fécondité, la longévité et le comportement des ennemis naturels des ravageurs (ou auxiliaires) pour augmenter leur efficacité.

 

Préserver les auxiliaires dans le verger va consister à éviter ou limiter les pratiques agricoles qui leur sont défavorables, directement (ex. mortalité par application de pesticide peu sélectif) ou indirectement par suppression de leurs ressources (ex. broyage du couvert herbacé).

 

La biodiversité végétale permet de favoriser les auxiliaires qui sont souvent tributaires d’une diversité de ressources et de milieux pour réaliser leur cycle biologique, alors que les ravageurs sont plus souvent inféodés à une culture. Ces auxiliaires sont une part de la biodiversité fonctionnelle qui contribue ici au service de régulation naturelle des ravageurs. Toutefois, le choix des espèces à implanter dans l’objectif d’augmenter la biodiversité végétale est à raisonner. En effet, certaines essences sont des hôtes de bio-agresseurs du verger : l’aubépine est hôte du feu bactérien ou encore certaines espèces de Prunus sont hôtes des agents pathogènes des maladies telles que l’enroulement chlorotique de l’abricotier (ECA) ou la sharka.

 

Enfin, la biodiversité fonctionnelle est potentiellement intéressante dans la régulation des ravageurs qui peuvent être tolérés à des niveaux de population élevés dans le verger avant de nécessiter une intervention phytosanitaire, laissant la possibilité à un cortège d’auxiliaires de s’installer et de maintenir sous contrôle les populations de ravageurs. La biodiversité fonctionnelle a notamment montré son intérêt dans la régulation du psylle du poirier, des acariens, de certains pucerons et des campagnols. En revanche, la biodiversité fonctionnelle est un levier insuffisant pour contrôler des bio-agresseurs tels que les mouches des fruits (cerise, olive), le carpocapse, certains pucerons, les vecteurs de l’ECA, la sharka ou la flavescence dont la présence entraîne un risque de dégâts importants sur la production annuelle ou risque de compromettre la longévité du verger à de très faibles niveaux de population.

 

Les deux points clés de la lutte biologique par conservation – (i) préserver/exploiter le potentiel de biodiversité par des pratiques culturales respectueuses et (ii) favoriser les auxiliaires par des aménagements spécifiques – sont successivement développés dans cette fiche.

 

 

 

Évaluation du service de contrôle biologique

 

Le contrôle biologique par les auxiliaires peut être suivi directement au verger par observations et comptage des auxiliaires et des ravageurs : présence de larves de syrphes dans les foyers de pucerons, prédateurs de psylle observés par frappage, etc.

La qualité agro-écologique des aménagements peut être évaluée à partir de différentes expertises et d’outils de diagnostics tels que l’outil I-aménagement6 en cours de développement par le Ctifl.

 

 

 

Complémentarité de la lutte biologique par conservation avec les autres techniques alternatives

 

La lutte biologique par conservation est intéressante en combinaison avec toutes les autres méthodes alternatives.

Notons toutefois que les filets de protection monorangs (Alt’Carpo) entraînent des modifications de la structure du cortège d’auxiliaires (autres groupes d’auxiliaires présents en saison).

La confusion sexuelle, qui nécessite une mise en place sur de grandes parcelles homogènes pour une efficacité maximale, peut être gênée par l’aménagement de parcelles de taille restreinte bordées de haies (ou autre IAE) : il est toutefois possible de déployer la confusion sur des ensembles de parcelles en incluant les haies et bordures.

 

 

 

 

 

Dernière modification : 13/05/2016