Phytoplasmes

 

Les phytoplasmes (ex-mycoplasmes, ou MLO, pour mycoplasma-like organisms) sont des micro-organismes bactériens dépourvus de paroi, à mobilité mal précisée, parasites obligatoires biotrophes. Ils vivent dans les cellules des tissus conducteurs de la sève élaborée (les vaisseaux du phloème). Leur observation au microscope électronique montre qu’ils sont plutôt sphériques, parfois polymorphes, avec un diamètre de l’ordre de 0,2 à 0,5 µm. Ils sont donc plus petits que les bactéries les plus courantes, et ne sont pas cultivables in vitro.

Ils sont disséminés par des insectes vecteurs piqueurs-suçeurs au cours de leurs activités alimentaires : des cicadelles, des fulgores et des psylles appartenant à l’ordre des Hémiptères, et plus précisément aux familles des Jassidés, Cixiidés et Psyllidés.

Leur détection dans les plantes peut se faire de différentes façons : grâce au microscope électronique, en utilisant des anticorps mono- ou polyclonaux dans le cadre de tests Elisa, ou par PCR.

 

  • Fréquence sur légumes : +/-
  • Symptômes types : rabougrissement, nanisme, prolifération de bourgeons, petites feuilles incurvées, jaunissement foliaire, anomalies et stérilité florales.
  • Signes : pas de signe visibles sur les plantes affectées, même pas les insectes vecteurs dans bien des situations.
  • Difficulté de diagnostic : + à ++

 


  • Conservation : sur différents hôtes cultivés et sur mauvaises herbes, ces dernières constituant des réservoirs importants. Ils se conservent aussi dans leurs vecteurs. Le cycle de ces insectes fait intervenir des œufs qui ne jouent aucun rôle dans la conservation hivernale du phytoplasme mais assurent la pérennité de l’insecte d’une saison à l’autre.
  • Transmission : par plusieurs espèces de cicadelles, insectes piqueurs-suceurs, selon le mode persistant, au cours de piqûres de nutrition. Le nombre d’espèces vectrices est important et fluctue en fonction des phytoplasmes. Une fois en contact avec la feuille, elles piquent les vaisseaux du phloème pour se nourrir, injectant ou prélevant des phytoplasmes au passage. Transmissibles aussi par greffage.
  • Parasitisme : une fois injectés par leur vecteurs, les phytoplasmes se développent dans les cellules des tissus conducteurs de la sève élaborée (les vaisseaux du phloème).
  • Reproduction : simple division cellulaire, aboutissant à la formation de deux bactéries filles (reproduction végétative par scissiparité). Ce mode de multiplication très rapide (temps de génération variant d’une vingtaine de minutes à quelques heures) permet aux populations bactériennes d’évoluer exponentiellement lorsque les conditions leur sont favorables.
  • Dissémination : réalisée par des cicadelles, sur de longues distances au cours de leur migration*. Ces insectes sont généralement occasionnels sur les plantes infectées. Ils sont capables de voler sur de longues distances ou de rester sur place. La date d’apparition des symptômes, qui a lieu généralement 30-45 jours après les contaminations, dépend de la période de migration du ou des vecteurs.
  • Conditions favorisantes : à relier à la biologie des insectes vecteurs. Ces derniers préfèrent les plantes jeunes aux tissus succulents : en période de sécheresse, ils passeront ainsi plus volontiers des plantes sauvages aux cultures irriguées. Les étés chauds et secs stimulent la migration de certains vecteurs. Des phénomènes d’appétence sont parfois constatés, mais ils sont mal connus. Les hivers froids contribuent à réduire les populations hivernales.

 


* La migration est un phénomène complexe qui consiste en un transfert de populations d’insectes de place en place sous la forme de vols de masse. Les causes, mal connues, semblent liées à des conditions locales défavorables aux cicadelles. Parmi les facteurs qui influencent la migration et la nature des vols, on peut citer la faim, le surnombre, la détérioration de l’hôte, la photopériode, une déficience endocrinienne chez l’insecte ou des effets génétiques, la température, le vent…

 

Dernière modification : 10/12/2018
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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