Détection, mesures à prendre
- Protocole d’inspection
Entre mai et juillet, chaque opération culturale menée sur les végétaux doit donner lieu à une inspection visuelle. C’est en effet à cette période que les symptômes de panachure sur les feuilles sont les plus visibles. Le virus ne s’exprime parfois que sur quelques feuilles et branches alors bien observer les végétaux dans leur ensemble.
Pour le prélèvement d’échantillons à envoyer à un laboratoire, il faut prendre des feuilles sur les rameaux d’un an et à différents endroits sur le végétal. En effet, en général, le virus est irrégulièrement dispersé au sein de la plante.
- Outils de diagnostic
Il existe diverses manières de détecter la présence du virus dans les végétaux :
- Greffe en écusson sur des plantes indicatrices sensibles. Les symptômes apparaissent en l’espace de quelques semaines.
- Réalisation d’un test sérologique ELISA.
- Application de méthodes utilisant la microscopie électronique.
- Réalisation de tests d’hybridation et d’amplification moléculaire (ex : technique PCR).
- Les conduites à tenir en cas de détection
Comme il n’existe aucune méthode de lutte curative contre la sharka, il est obligatoire d’arracher et de brûler tout arbre contaminé. Cet arrachage doit être effectué le plus rapidement possible pour éviter la propagation de l’épidémie. Suite à une détection avérée du virus de la sharka dans une parcelle ou son environnement immédiat, le passeport phytosanitaire européen est retiré pour une durée de 3 ans sur la parcelle concernée.
- Informations réglementaires complémentaires
Les végétaux de Prunus à surveiller dans le cadre du dispositif des PPE sont toutes les espèces de Prunus sensibles au virus de la sharka, notamment P. amygdalus, P. armeniaca, P. blireiana, P. brigantina, P. cerasifera, P. cistena, P. curdica, P. domestica (ssp. domestica, insititia et italica), P. glandulosa, P. holosericea, P. hortulana, P. japonica, P. mandshurica, P. maritima, P. mume, P. nigra, P. persica, P. salicina, P. sibirica, P. simonii, P. spinosa, P.tomentosa et P. triloba.
Le PPE est obtenu suite à une constatation officielle :
- Que les végétaux proviennent de régions exemptes du virus de la sharka.
ou
- Que les végétaux ont été certifiés officiellement dans le cadre d’un schéma de certification exigeant qu’ils proviennent en ligne directe de matériels maintenus dans des conditions appropriées et soumis à des tests officiels […] au cours desquels ils se sont révélés exempts de cet organisme nuisible ; ou qu’ils proviennent en ligne directe de matériels maintenus dans des conditions appropriées et soumis, lors des trois dernières périodes complètes de végétation, à au moins un test officiel […] au cours duquel ils se sont révélés exempts de cet organisme nuisible et
- Qu’aucun symptôme de maladies causées par le virus de la sharka n’a été observé sur les végétaux du lieu de production ou sur les végétaux sensibles de ses environs immédiats depuis le début des trois dernières périodes complètes de végétation et
- Que les végétaux du lieu de production qui ont montré des symptômes de maladies causées par d’autres virus ou organismes pathogènes analogues ont été enlevés.
La directive européenne est complétée par l’arrêté national de lutte obligatoire contre le Plum pox virus daté du 27 novembre 2008. Cet arrêté précise notamment que les services de la protection des végétaux doivent être informés des plantations de parcelles de matériel de propagation et de multiplication. Les déclarations doivent être effectuées au plus tard le 1er avril pour une plantation à l’automne de la même année. Il indique aussi les critères techniques pris en compte pour qu’un abri insect-proof soit officiellement considéré comme tel. Enfin, il apporte des précisions sur les conditions de délivrance du passeport phytosanitaire européen.