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Ecologie, épidémiologie

 

- Conservation et réservoirs du virus

Le virus de la mosaïque du concombre (Cucumber mosaic virus, CMV) est extrêmement fréquent dans la nature. Il est capable d'infecter un nombre considérable d'hôtes ; plus de 700 espèces végétales appartenant à 85 familles peuvent l'héberger. Cette grande polyphagie explique en partie pourquoi il se conserve aisément d'une saison à l'autre par l'intermédiaire de mauvaises herbes : Rubia peregrina, Stellaria media, Senecio vulgaris, Mercuriailis annua, Veronica agrestis, Lamium amplexicanle, Ajuga chamaepitys, Achetropeum europeum, Portulaca oleracea, Solanum nigrum...

Plusieurs plantes cultivées servent aussi de réservoirs à virus comme l'épinard et le céleri en hiver et différentes cucurbitacées (melon, concombre, courgette, figure 1) et autres solanacées (tomate, poivron) en période estivale.


- Transmission et dissémination

A partir de plantes infectées, le CMV est transmis aux autres plantes par l'intermédiaire de pucerons (figure 2) selon le mode non persistant ; ceux-ci acquièrent très rapidement des particules virales par adsorption au niveau de leurs stylets et des téguments de leurs pièces buccales au cours de brèves piqûres "d'épreuve". Ils sont capables de les transmettre immédiatement, mais durant une courte période n'excédant pas 2 à 4 heures. Une soixantaine d'espèces de pucerons sont susceptibles de transmettre le CMV.

La transmission par la graine se produit chez une vingtaine d'espèces végétales , en particulier chez plusieurs mauvaises herbes. Par exemple chez Stellaria media, le CMV se perpétue par les graines. Il est ainsi transmis à la descendance, ce qui influence l'épidémiologie de ce virus.

La dissémination du CMV est essentiellement réalisée par les pucerons ; elle dépend donc de la nature des épizooties de ces insectes. Plusieurs facteurs abiotiques jouent un rôle essentiel sur la biologie et l'efficacité des vols de pucerons :
- le vent conditionne leur répartition ;
- la température agit sur la croissance des tabacs, la multiplication du virus et des pucerons respectivement dans et sur les plantes ;
- l'environnement de la culture, la proximité d'autres cultures sensibles contaminées et de nombreuses mauvaises herbes virosées favorisent les contaminations ;
- enfin, à ces facteurs, on peut rajouter des facteurs régionaux comme la disposition des parcelles, leur orientation par rapport au vent, leur protection éventuelle par des haies, la conservation des plantes réservoirs à virus...

Dernière modification : 26/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
cucurbit84
Figure 1
pucerons4
Figure 2