• Logo_picleg
  • Quae
  • INRAE
Penicillium spp. (pourritures des fruits)


Plusieurs espèces de Penicillium* sont signalées sur fruits de tomate, occasionnant des dégâts aussi bien en cours de culture qu'après récolte (P. expansum Link, P. citrinum Thom, P. notatum Westling, P. brevi-compactum Dierckx, P. cyaneo-fulvum Biourge, P. cyclopium West., P. puberulum Bainier, P. italicum Wehmer…). Elles sont responsables de lésions molles, humides et sombres, qui peuvent se développer soit à partir de la zone d'implantation du pédoncule (figures 1 à 3) soit ailleurs sur le fruit, au niveau d'une blessure. Les tissus lésés se couvrent progressivement de coussinets sporifères dont la teinte peut varier en fonction de l'espèce présente et du degré d'évolution des fructifications (bleu, gris, vert…).

À titre d'exemple, nous ne décrirons que P. expansum, qui est l'espèce la plus souvent observée sur de nombreux fruits (pomme, poire, kiwi, orange, mandarine, pamplemousse, fraise…) et sur divers légumes comme l'ail ou l'oignon. Comme de nombreux autres Penicillium, il est naturellement présent dans le sol et certainement sur les différents organes de la tomate. Il s'y conserve sous sa forme mycélienne ou à l'état de spores. Ces dernières, très légères et produites en masse, sont véhiculées par l'air jusqu'à ce qu'elles tombent à la surface d'un fruit à proximité d'une blessure. Elles germent alors, et le mycélium se développe de façon très extensive, poussant dans toutes les directions à l'intérieur de la chair qui se décompose progressivement grâce à plusieurs enzymes. Le champignon ne tarde pas à sporuler ; des conidiophores se développent générant des conidies (figures 4 et 5). Le nombre de spores présentes à la surface d'un fruit contaminé peut se chiffrer en millions. Dès qu'elles atteignent leur maturité, elles se séparent facilement et flottent dans l'air quelque temps avant de retomber et d'occasionner de nouvelles contaminations. La germination est optimale dans une atmosphère humide entre 20 et 25°C, et la croissance du mycélium s'arrête au-delà de 30°C. Signalons que P. expansum ne s'attaque qu'à des fruits tournants ou mûrs et qu'il synthétise deux toxines : la patuline, une mycotoxine assez fréquente en alimentation animale, et la citrinine.

Des méthodes de protection génériques sont proposées au lien suivant.

*   Anamorphe de Eupenicillium.
  Classification :  Fungi, Ascomycota, Pezizomycotina, Eurotiomycetes, Eurotiomycetidae, Eurotiales, Trichocomaceae

Last change : 07/09/13
Penicillium_tomate_DB_809_784
Figure 1
Penicillium_tomate_DB_811
Figure 2
Penicillium_tomate_DB_810
Figure 3
Penicillium_expansum_tomate_DB_805_785
Figure 4
Penicillium_expansum_tomate_DB_804
Figure 5