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Biologie, épidémiologie

 

  • Conservation, sources d'inoculum

Cladosporium cucumerinum se conserve sur les fruits et les débris végétaux présents sur et dans le sol, mais aussi sur les semences. Il est capable de se maintenir sur les parois des abris et dans l'environnement des jeunes plants en pépinière.

Notons que ce champignon serait doté d'aptitudes saprophytes importantes lui permettant de se pérenniser aisément dans les parcelles en absence de cucurbitacées, par exemple sur la matière organique issue de diverses plantes. Dans ces conditions, sa survie pourrait être supérieure à 3 années. Dès que les conditions climatiques le permettent, il produit de nombreuses conidies qui assurent les contaminations primaires.

 

  • Pénétration, invasion

En présence d'eau libre sur le végétal, les conidies germent, émettent un tube germinatif et des hyphes mycéliens pénètrent directement la cuticule en moins de 9 heures, et envahissent progressivement les tissus. Sa progression dans les tissus foliaires serait intercellulaire et son pouvoir pathogène s'exercerait grâce à des enzymes (cellulases, pectinases) et des toxines. Les premiers symptômes sont parfois visibles en moins de 3 jours.

 

  • Sporulation et dissémination

Assez rapidement, ce champignon sporule sur les tissus altérés sous la forme d'un velouté gris sombre à noir. Les nombreuses conidies formées (figures 1 à 4), portées par des conidiophores ramifiés (figure 1), sont disséminées par le vent et les courants d'air dans les abris, ainsi que par les vêtements et les outils des ouvriers et des cueilleurs. Ces spores se forment lorsque les conditions climatiques sont humides. Elles sont dispersées plus facilement lorsque le climat devient plus sec. Notons que les conidies sont relativement résistantes et supportent bien un transport sur de longues distances. Lors de fortes pluies et d'irrigations par aspersion, une redistribution des conidies sur la végétation a également lieu à la suite d'éclaboussures. Ajoutons que les graines, et même des insectes, contribuent à leur dispersion.

 

  • Conditions favorables à son développement

C. cucumerinum "apprécie" beaucoup les conditions climatiques froides et humides et sévit avec gravité dans les parcelles mal drainées.

Ses températures cardinales de développement sont 5 et 30°C ; l'optimum pour la germination des spores et la pénétration du mycélium se situe aux alentours de 17°C à 20°C. Des nuits à 15°C et des journées à 25°C sont aussi très favorables. La pénétration peut avoir lieu après une période d'humidité saturée nocturne de 6 heures ou de trois fois 2 heures. La maladie évolue rapidement à la faveur de 30 heures d'humidité saturante. Elle diminue dès que la température devient supérieure à 22°C, et se manifeste à peine à 30°C. A la suite de pluies abondantes par exemple, les symptômes sur feuilles et sur fruits apparaissent en 3 à 5 jours et la sporulation intervient une journée plus tard.

Les périodes de brouillards, de rosées abondantes et fréquentes, et de légères pluies sont aussi très propices à la cladosporiose.

Rappelons aussi que les tissus jeunes (plantules, apex, jeunes fruits) sont particulièrement sensibles. Le cycle épidémique de la cladosporiose est relativement court, moins de 7 jours. Ainsi, de nombreux cycles peuvent avoir lieu au cours de la croissance des plantes, tant que les conditions climatiques sont favorables. Soulignons aussi que la cladosporiose peut évoluer au cours de la conservation des fruits à basses températures, par exemple entre 2 et 8°C.

De nombreux milieux de culture artificiels sont favorables à la croissance et la sporulation de C. cucumerinum. Sur ces milieux, les colonies mycéliennes sont de couleur noire verdâtre à brun pâle (figures 5 à 7).

Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • V Mayet (INRA)
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Figure 1
Clado1
Figure 2
Clado2
Figure 3
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Figure 4
C_cucumerinum_cucurbit_DB_513
Figure 5
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Figure 6
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Figure 7