Candidatus Phytoplasma spp.

 Stolbur, maladie des petites feuilles, etc.

 

 Généralités

  • Plusieurs espèces de phytoplames* affectent les légumes, notamment les Solanacées : Candidatus Phytoplasma asteris,  C. Phytoplasma solani, etc.
  • Leurs dégâts sont ponctuellement et essentiellement graves en plein champ. 
  • L'aubergine ne semble pas fréquemment affectée.
  • Organes attaqués : feuilles, fleurs, fruits, tiges

* Les phytoplasmes constituent un groupe assez récent (bactéries non cultivables), et ont été classés dans 31 espèces distinctes et plusieurs sous espèces au sein d’une classification qui évolue en permanence. Ils sont présents dans de nombreuses plantes appartenant à diverses familles botaniques. Soulignons que certaines plantes, moins sensibles ou de faible importance économique, peuvent néanmoins jouer un role épidémique majeur en tant que réservoirs à phytoplasmes. La liste des espèces végétales hôtes de ces microorganismes est encore mal connue. 

  • Symptômes :
    • Plantes chlorotiques à croissance plus ou moins ralentie, avec des apex aux entre-noeuds plus courts (photos 1et 2).
    • Feuilles déformées et décolorées : plus petites, plutôt jaunes, parfois et/ou violacées (anthocyanées) (figure 3).
    • Limbe des feuilles parfois plus épais. 
    • Fleurs anormalement redressées, souvent stériles avec des d'aberrations morphologiques :
      • Les sépales, dont les nervures prennent une coloration violacée, restent complètement joints et le calice est hypertrophié (big bud) (figure 3) ;
      • Rares fruits à croissance réduite. 
  • >>> Plus de photos
  • Signes : aucun signe visible, confirmer l'éventuelle présence de vecteurs.
  • Confusions possibles : phytotoxicités herbicides, etc.
  • Phytoplasmes signalés sur aubergine :

Biologie

  • Conservation, réservoirs à phytoplasmes : 
    • Se multiplient et se pérennisent sur différents hôtes cultivés et sur des mauvaises herbes, ces dernières constituant des réservoirs importants. Par exemples les jaunisses de la reine-marguerite affectent plus de 350 espèces végétales différentes, les phytoplasmes du groupe du stolbur de la pomme de terre infectent plus de 45 espèces.
    • Ces microorganismes se conservent aussi dans leurs vecteurs, plusieurs espèces de cicadelles. 
  • Transmission, dissémination :
    • Transmis par plusieurs espèces  de  cicadelles selon le mode persistant, au cours de piqûres de nutrition. Comme pour les hôtes de ces phytoplasmes, le nombre  d’espèces de cicadelles  vectrices est important et fluctue en fonction des  phytoplasmes. 
      • Candidatus Phytoplasma asteris : 30 espèces de cicadelles dont Macrosteles spp., Euscelis spp., Scaphytopius spp., Aphrodes spp., Orosius argentatusEuscelidius variegatus, etc.
      • Candidatus Phytoplasma solani (figure 1) : Hyalesthes obsoletus Signoret, etc.
      • D’autres insectes de la même famille ont été rapportés comme vecteurs : Hyalesthes mlokosiewiczi, Pentastiridius leporin, etc.
    • Disséminés sur de longues distances lors de la migration des vecteurs. Une fois en contact avec la feuille, ces insectes piquent les vaisseaux du phloème pour se nourrir, injectant ou prélevant des phytoplasmes au passage. Le ou les phytoplasmes, une fois dans l’insecte, se multiplient dans les cellules de la paroi de l’intestin puis la traversent. Ils gagnent ensuite l’hémolymphe et, de là, atteignent divers organes, dont les glandes salivaires, ce qui rend les cicadelles infectieuses. 
    • Transmissibles par greffage, par certaines plantes parasites, mais pas par la graine chez les solanacées et les semences chez la pomme de terre.
  • Conditions favorisant les vols des vecteurs : la faim, le surnombre, la détérioration de l’hôte, la photopériode, une déficience endocrinienne chez l’insecte ou des effets génétiques, la température, le vent, etc. Les vecteurs préfèrent les plantes jeunes aux tissus succulents : en période de sécheresse, ils passeront ainsi plus volontiers des plantes sauvages aux cultures irriguées. Les étés chauds et secs stimulent la migration de certains d'entre-eux. Des phénomènes d’appétence sont parfois constatés, mais ils sont mal connus. Les hivers froids contribuent à réduire les populations hivernales.

Protection

  • Maladies très difficiles à contrôler, encore plus une fois que des symptômes se sont manifestés dans la culture : une plante infectée le restera tout au long de sa vie.
  • Protéger les plants en pépinière avec un agro textile (voiles non tissés, tissus maille) qui constituera une barrière mécanique efficace.
  • Utiliser des plants sains, et éviter de mettre en place de nouvelles cultures à proximité d’autres plantes sensibles comme la tomate, le poivron, la pomme de terre, le tabac, etc.
  • Désherber soigneusement les pépinières, les parcelles et de leurs abords (bordures des haies et des chemins, etc.)
  • Un paillage aluminisé pourrait réduire le nombre de vecteurs et l’incidence des phytoplasmoses.
  • Si de trop nombreuses plantes sont affectées, il pourra être envisagé d'abandonner la culture, voire de la retourner. Dans le cas contraire, conduire normalement la culture jusqu’à la récolte ; sachez que les plantes affectées produisent souvent moins.
  • L’arrachage des plantes malades en cours de culture n’est pas d’une grande utilité car, bien souvent, lorsque les premières plantes malades sont observées, la plupart des contaminations ont eu lieu et les insectes vecteurs sont souvent partis visiter d’autres plantes.
  • En fin de culture, éliminer avec soin les plantes malades, mais surtout les mauvaises herbes présentes dans la parcelle ou en périphérie, celles-ci pouvant être constituées d’espèces sensibles servant de plantes réservoirs.
  • L'efficacité des traitements insecticides* (e-phy) est assez controversée : si un certain nombre d’insecticides sont très efficaces à l’égard des vecteurs, bien souvent, ils n’empêchent pas les contaminations au champ.
Dernière modification : 14/10/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Phytoplasma-Aubergine1
Figure 1
Phytoplasma-Aubergine2
Figure 2
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Figure 3
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Figure 4
Phytoplasma-Aubergine4
Figure 5
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Figure 6