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 Nature des résistances et géniteurs utilisés

 


Les résistances génétiques sont l'un des meilleurs moyens de lutte contre les agents pathogènes des légumes feuilles. Ainsi, depuis le milieu du XXème siècle, les sélectionneurs ont recherché des résistances génétiques à différents bioagresseurs qu'ils ont introduites dans les nouvelles variétés de laitue.

Un énorme travail de recherche concerne la résistance au Bremia lactucae. Celui-ci, commencé dans les années cinquante, est toujours d'actualité face aux facultés d'adaptation du « champignon ». A la fin des années 1960, une recherche de résistance au LMV a permis de créer des variétés tolérantes à ce potyvirus.

Des résistances génétiques à des insectes ont également été utilisées en sélection : gène Ra de résistance au puceron des racines (Pemphigus bursarius), gène Nr de résistance à un puceron des parties aériennes (Nasonovia ribisnigri). D'autres résistances ont été identifiées chez plusieurs génotypes d'espèces sauvages ; par exemple, une résistance au CMV chez L. saligna PI261653, une résistance au BWYV chez L. virosa PIVT280 et une résistance au LMV-13 chez L. virosa PIVT1398. Outre des résistances, des tolérances ou moindres sensibilités ont été mises en évidence, souvent chez de vieilles variétés européennes : par exemple, «batavia blonde à bord rouge» est tolérante à B. lactucae, plusieurs batavias («Calmar», «Salinas», «Merit») le sont vis-à-vis de la maladie des grosses nervures ("Big-vein").

Les sélectionneurs ont d'abord utilisé des gènes de résistance identifiés dans l'espèce cultivée. Ainsi, les premiers gènes Dm de résistance à B. lactucae viennent de vieilles variétés européennes (Dm2 de Meikoningen et Dm3 de Gotte à forcer, en 1950). Le gène
mo1¹ de résistance au LMV a été mis en évidence dans la variété argentine Gallega de Invierno (d'où sa dénomination, gène g, dans l'article d'origine) et le gène mo1² dans le génotype PI 251245 (L. sativa sauvage d'Egypte, classée à l'origine comme L. serriola). Puis les sélectionneurs ont recherché de nouveaux gènes dans l'espèce L. serriola. Ainsi, un grand nombre de gènes de résistance à B. lactucae est originaire de cette espèce (Dm5/8 en 1945, Dm11 en 1960, Dm16 en 1980, R18 en 1970). Plus récemment, l'exploitation des autres espèces compatibles, L. saligna et L. virosa, a été entreprise. Mais dans ce cas, le travail de création de variétés résistantes est très long et délicat. Ainsi, il a fallu casser une liaison entre le gène Nr et un nanisme des plantes pour obtenir des variétés résistantes à N. ribisnigri de qualité commerciale. Un important travail de sélection a permis de transférer, à des variétés de laitues inscrites au catalogue officiel, la résistance R36 à B. lactucae issue de L. saligna et le gène Nr identifiée chez L. virosa PIVT280. Des recherches sur d'autres résistances présentes dans ces espèces sont en cours.

Pour certains agents pathogènes, aucune résistance intéressante n'a pu être trouvé dans des génotypes du groupe de compatibilité serriola (résistance au TSWV par exemple). Dans ce cas, il faut exploiter la variabilité des espèces dites incompatibles (par exemple, des résistances à plusieurs bioagresseurs ont été identifiées chez L. perennis) ou créer une nouvelle variabilité par mutagenèse ou transgénèse. Dans ce but, des outils de culture in vitro et de biotechnologie ont été adaptés à la laitue : croisement entre espèces éloignées par fusion de protoplastes, transgénèse par transformation de la laitue par Agrobacterium tumefaciens. Ces outils ne sont, jusqu'à présent, utilisés qu'au niveau de la recherche. Ils ont déjà permis d'obtenir des résultats encourageants : floraison d'hybrides [L. sativa / L. perennis], plantes transgéniques résistantes au TSWV.

Pour des informations complémentaires sur les espèces de Lactuca sources de résistances, consultez ce lien.
Dernière modification : 26/06/2013
  • Auteur :
  • B Maisonneuve (INRA)