Connaitre son cycle
Le cycle de développement
Adultes et larves de stade 4 (Crédits photo : Richard Gardner, Bugwood.org)
Le Fulgore tacheté réalise une génération par an. La reproduction a lieu pendant l'été et la ponte entre septembre et fin novembre. La femelle pond plusieurs masses d'œufs regroupés en oothèque recouverte par une sécrétion cireuse grise brunâtre. Ceux-ci sont souvent pondus sur le tronc des arbres de l'espèce Ailanthus altissima, la plante hôte préférentielle de Lycorma delicatula. Mais les œufs peuvent également être déposés sur une grande variété de supports : murs, palettes, brique, pierre ou n'importe quelle surface lisse d’au moins 2,5 cm de long. Cette capacité joue un rôle dans la dissémination rapide de l'espèce comme auto-stoppeur dans des marchandises commercialisées.
Le Fulgore tacheté passe l'hiver au stade d'œuf. Les jeunes larves éclosent en mai, s'agglutinent sur les arbres pour se nourrir, de préférence sur les tiges puis en grandissant sur les troncs et les branches. Un comportement d'ascension et de chute cyclique des larves le long du tronc, selon les conditions météorologiques et l'heure de la journée a été observé.
Les adultes émergent à partir de juillet et disparaissent début décembre. Ils volent peu et rarement plus de 3 mètres. Ils utilisent plutôt leurs ailes pour sauter afin d'échapper à leurs prédateurs. Leurs ailes antérieures brun clair leur permettent de se camoufler tandis qu'ils exhibent les couleurs vives de leurs ailes antérieures en cas de danger.
Étapes du cycle de développement du Fulgore tacheté : 4 stades larvaires (L1 à L4) avant le stade adulte. (Crédits photo : Richard Gardner; Emelie Swackhamer, Penn State University; Lawrence Barringer, Pennsylvania Department of Agriculture; Sara Lalk, ClemsonUniversity, Bugwood.org)
Plantes hôtes et dégâts
Les larves et les adultes se nourrissent de la sève des tiges et des feuilles, et en cas de forte infestations, cela peut provoquer des blessures et une réduction de la croissance ou la mort de la plante. Le miellat excrété par les fulgores parfois en grande quantité ruisselle sur les feuilles et favorise le développement de moisissure noire (fumagine) qui bloque la photosynthèse, et peut attirer d’autres insectes tels que des guêpes, des frelons, des abeilles et des fourmis. L'arbre peut émettre alors une odeur de fermentation. Chez la vigne, les infestations conduisent à la production de pousses ne générant pas de fruits, une réduction de la robustesse du plant, des dommages au niveau des bourgeons ou des tissus vasculaires, voire la mort du pied l’année d’après.
Agglutinations impressionnantes de Fulgores tachetés adultes le long des troncs d'Ailanthus altissima et miellat excrété par les fulgores lorsqu'ils s'alimentent, coulant au pied des troncs (B, C). (Crédits photo : Emelie Swackhamer, Penn State University; Lawrence Barringer, Pennsylvania Department of Agriculture, Bugwood.org)
Lycorma delicatula montre une préférence alimentaire pour les plantes produisant des métabolites secondaires toxiques. En consommant la sève de ces plantes, le fulgore les utilise comme mécanisme de défense. Ces molécules provoquent l'apparition de la couleur rouge sur ses ailes postérieures, et cette couleur vive est un signal aux prédateurs indiquant que le fulgore est toxique. L'hôte préférentiel du Fulgore est l'arbre du paradis, Ailanthus altissima, originaire d'Asie mais répandu partout dans le monde.
L'arbre du paradis, Ailanthus altissima : arbre (A), fruits (B, C), feuilles avec larve de Lycorma delicatula (D), tronc avec adultes de L. delicatula (E). (Crédits photo : Richard Gardner, Bugwood.org)
Toutefois, le fulgore tacheté est extrêmement polyphage et sa gamme d'hôte est très large, des herbacées aux ligneux. Il a été observé s'alimenter sur plus de 100 espèces de plantes sauvages, ornementales et cultivées, les pommiers, cerisiers, vignes, peupliers, érables, bouleaux. Les plantes présentant une forte concentration en galactose et en fructose, comme les arbres fruitiers et la vigne, sont attractifs pour le fulgore.
Fulgore tacheté sur pommier (Crédits photo : Lawrence Barringer, Pennsylvania Department of Agriculture, Bugwood.org)