Cercosporioses du bananier
Cultures sensibles : bananier
Généralité
Il existe trois formes de cercosporiose qui affectent les feuilles des bananiers dans le monde ; la jaune causée par Pseudocercopsora musae, la noire causée par Pseudocercopsora fijiensis et la maladie appelée "Eumusae leaf spot" causée par Pseudocersospora eumusae.
La distinction au champ des symptômes initiaux associés à ces 3 maladies est assez difficile, pour toute suspicion une analyse de laboratoire est donc indispensable pour confirmer la maladie.
Organes affectés :
Feuilles |
Symptômes
- Petites taches en forme de tiret apparaissent sur les feuilles.
- Les lésions en s’élargissant se nécrosent et s’entourent d’un halo noir lui-même entouré d’un halo jaune.
- La zone centrale de la lésion se dessèche et tourne généralement au gris sur la face supérieure de la feuille pour la cercosporiose jaune, et sur les deux faces pour la cercosporiose noire.
Confusions possible :
D’autres mycoses foliaires, telles que Cordana leaf spot, Deightoniella leaf spot, Cladosporium leaf spot…, peuvent être observées de manière plus ponctuelle au niveau de la parcelle et en général sans impact sur le bananier. Néanmoins en cas d’apparition de symptômes différents à ceux décrits dans cette fiche et dans la fiche Freckle, il est recommandé d’avoir recours à des analyses.
Biologie
Cycle de développement :
La première source de contamination d’un bananier provient de spores véhiculées par le vent à partir d'un autre bananier atteint par la maladie. Pour germer à la surface foliaire, les conidies et ascospores ont besoin d’eau. Le champignon se développe ensuite à l’intérieur et à la surface des feuilles provoquant des taches dont l’évolution aboutit à des nécroses sectorielles ou complètes de la feuille.
Facteurs de propagation de la maladie :
- Au niveau de la plante : l'eau libre à la surface des feuilles dissémine les conidies depuis les feuilles hautes vers les feuilles basses et les rejets.
- Au niveau de la parcelle : le vent transporte les ascospores dans toutes les directions et possiblement sur de grandes distances en cas de tempête tropicale ; la maladie peut aussi être introduite par plants ou des rejets issus de pépinières ou de parcelles contaminées.
Protection agroécologique
Méthodes préventives :
- Utiliser des plants sains issus de pépinières agréées.
- Dans les zones favorables à la maladie (humidité, température et peu ventilé), réduire la densité de plantation.
- Apporter une fertilisation régulière et une irrigation par un système de goutte à goutte ou d’aspersion sous la frondaison en veillant à ne pas mouiller le feuillage.
- Couper les feuilles du pied mère lors de la récolte.
- Bonne gestion de l’irrigation et du drainage.
- Détruire rapidement les parcelles mises en jachère et éliminer les bananiers isolés hors des parcelles, afin de ne pas créer de foyers d’infestation.
- Utilisation de variétés tolérantes ou résistantes.
Méthodes curatives :
- Pratiquer un effeuillage sectoriel ou complet des feuilles malades, en veillant à déposer au sol les feuilles coupées avec la face supérieure contre terre.
- L’effeuillage régulier est essentiel pour faire diminuer l’inoculum et freiner sa dissémination.
- Il faut veiller à laisser 8 feuilles saines jusqu’à l’émission de la fleur puis au moins 5 feuilles de la floraison à la récolte.
- En cas de forte attaque, possibilité d’intervention en lutte chimique en se référant à l’usage cercosporiose du bananier (ephy).