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Cucumber mosaic virus (CMV) 

Virus de la mosaïque du concombre



(Cucumovirus, Bromoviridae)

Le CMV a été signalé sur tous les continents et sous tous les climats, mais son incidence peut varier d'une région à l'autre. C'est l'un des principaux virus des cultures de cucurbitacées dans les régions tempérées et méditerranéennes. Ce virus est plus rarement rencontré sur ces cultures en régions tropicales ou subtropicales, bien qu'il soit présent dans l'environnement, et en particulier chez les plantes adventices. Très commun en culture de plein champ, on le rencontre également sous abri. Le CMV entraîne des pertes d'autant plus importantes que les infections sont précoces. La pastèque est généralement peu affectée.

En France, la fréquence des infections par le CMV chez les cucurbitacées varie beaucoup en fonction de l'espèce, de l'année ou de la région. Une enquête réalisée de 2004 à 2008 dans les principaux bassins de production français a montré que le CMV était présent dans 20% de 2660 échantillons analysés, principalement sur concombre (34% des échantillons testés), melon (32%), et beaucoup moins fréquemment sur courgette (7%) et courge (5%). Sur les 5 années d'observation, la fréquence de ce virus a varié de 6% (2006) à 37% (2004) suggérant l'existence de cycles pour ce virus. Plus globalement, il semble qu'il soit moins fréquent aujourd'hui en France, en particulier dans le Sud-Est, qu'il ne l'était il y a une vingtaine d'années. Toutefois, il reste fréquent dans le Sud-ouest de la France.

Le CMV est souvent rencontré en infection mixte avec d'autres virus. Des synergies entraînant des symptômes plus forts ont été signalées lors d'infections mixtes avec différents potyvirus.

Le CMV a été isolé pour la première fois sur concombre en 1916 aux USA. C'est l'espèce-type des Cucumovirus. Il est répandu dans le monde entier et il possède l'une des gammes d'hôtes les plus vastes, tant chez les monocotylédones que chez les dicotylédones. Plus de 1000 espèces végétales y sont sensibles, et en particulier de nombreuses espèces maraîchères (tomate, piment, salades, épinards...), fruitières (cerisier, bananier...) et adventices. Il est transmis par de nombreuses espèces de puceron, selon le mode non-persistant.

Un grand nombre de souches de CMV ont été décrites. En fonction de leurs caractéristiques biologiques (symptomatologie, thermosensibilité...), sérologiques et moléculaires, ces souches sont affectées à deux groupes principaux (I et II), le groupe I étant lui-même divisé en IA et IB.

Ce virus possède un génome divisé formé de trois ARN simple brin de polarité positive. Certains isolats présente un ARN satellite supplémentaire qui peut modifier l'expression des symptômes.

Les particules virales sont parasphériques d'environ 29 nm de diamètre (figure 1).

 

Figure 1


De nombreux virus provoquent des mosaïques chez les cucurbitacées, ce qui rend le diagnostic visuel souvent difficile. Toutefois, les symptômes de CMV chez la courgette sont assez caractéristiques et permettent une identification rapide du virus. Des kits commerciaux de diagnostic ELISA sont disponibles ainsi que des amorces permettant un diagnostic moléculaire. Récemment, des kits de détection rapide ont été mis au point : ils permettent de révéler la présence de ce virus en quelques minutes au champ.

Dernière modification : 08/12/2023
  • Auteur :
  • H Lecoq (INRA)