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Biologie, épidémiologie

- Conservation, sources d'inoculum

Pseudomonas cichorii se maintient très aisément dans le sol et sur les débris végétaux. Cette bactérie (figure 1) a été isolée directement à partir du sol au Japon. Elle colonise la rhizosphère de bon nombre d'hôtes, cultivés ou non. On la retrouve à l'état pathogène sur plusieurs légumes, comme le chou, l'endive, le céleri, la tomate, l'aubergine, plusieurs légumineuses, le tabac, des fleurs (gerbera, chrysanthème, pélargonium...) et de nombreuses mauvaises herbes : Sonchus oleracea, Veronica sp., Solanum nigrum, Portulaca oleracea, Poa annua, Setaria sp., Senecio vulgaris, Capsella bursa-pasteuris...

Elle se conserve sur les semences plusieurs mois et survivrait dans certaines réserves d'eau souillées. Certains outils et les caisses de récolte constituent aussi des sources de contaminations.


- Pénétration

Les contaminations peuvent avoir lieu dès la fin du stade rosette, à la faveur de pluies ou d'irrigations. Pseudomonas cichorii ne semble pas disposer de potentialités parasitaires considérables sur laitue. Il pénètre essentiellement les feuilles de salade par l'intermédiaire des ouvertures naturelles, comme les stomates, ou de blessures (éclatements de croissance, blessures dues au vent, dégâts d'insectes ou liés aux opérations culturales...). On peut noter de nombreuses bactéries dans les cellules de garde et dans les espaces intercellulaires de l'épiderme.

Elles gagnent par la suite le mésophylle. Les contaminations directes à travers la cuticule sont rares et surviennent lorsque les feuilles sont couvertes et saturées en eau. En fait, cette bactérie est présente à la surface des feuilles tout au long du cycle de végétation des salades. La densité de population fluctue au cours du cycle des salades en fonction des conditions climatiques et peut-être des types de salade. Les feuilles extérieures constituent une source d'inoculum importante permettant la contamination des feuilles du cœur par la suite. A l'approche de la récolte, le niveau de la population bactérienne augmente et la pression d'inoculum s'intensifie. Les premières taches apparaissent rapidement après les contaminations (environ 30 heures). Le brunissement des tissus progresse de l'épiderme vers le mésophylle. Dans les sols fortement infestés, des contaminations via les racines ou le pivot pourraient avoir lieu. La bactérie, se comportant comme un microorganisme vasculaire, serait responsable de brunissement des nervures principales.


- Dissémination

Elle a certainement lieu grâce aux éclaboussures d'eau, aux ruissellements et normalement par l'entremise des semences. C'est notamment le cas sur quelques plantes hôtes attaquées par cette bactérie. Elle peut être acquise et transmise par la mouche mineuse Liriomyza trifolii sur chrysanthème. Les plants contaminés en pépinières assurent aussi sa dissémination.


- Conditions favorables à son développement

Pseudomonas cichorii se développe à des températures comprises entre 5 et 35°C, son optimum se situant aux alentours de 20-25°C. Au-delà de 53°C, la bactérie est tuée. Elle affectionne particulièrement les ambiances humides. C'est pour cette raison qu'elle sévit essentiellement lors de périodes pluvieuses prolongées, durant lesquelles l'eau déposée sur les feuilles est favorable aux contaminations et à sa dissémination.

Dernière modification : 14/02/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1