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Biologie, épidémiologie

- Conservation, sources d'inoculum

Bremia lactucae semble pouvoir se conserver sous différentes formes en fonction des zones de production (figue 1) :
- par l'intermédiaire de ses oospores (issues de sa reproduction sexuée ; ce champignon est hétérothallique) (figure 2) et de son mycélium qui se forment dans les tissus nécrosés et se retrouvent ultérieurement dans le sol, en même temps que les débris végétaux ;
- sur les laitues environnantes, sauvages (Lactuca serriola...) ou cultivées, sur lesquelles le champignon sporule plus ou moins ;
- les graines hébergeraient parfois ce champignon ; en fait, il n'a jamais été démontré qu'elles seraient à l'origine de contaminations primaires.


- Pénétration et invasion

Les oospores (figure 3) semblent pouvoir germer et contaminer directement les jeunes plantules en pépinière. Les sporanges, qui ont une durée de vie de 6 jours, assurent la grande majorité des contaminations, ceci en quelques heures. Ils germent en présence d'eau libre et émettent un tube germinatif à la surface des feuilles qui pénètre directement la cuticule et les cellules épidermiques. Des contaminations via les stomates sont possibles. La formation de zoospores serait assez rare. L'infection peut se réaliser en 3 heures. Ensuite, le mycélium envahit progressivement les cellules du mésophylle. Son extension peut être inter et intracellulaire. Si les conditions climatiques sont favorables, des taches jaunes apparaissent 4 à 7 jours après les premières contaminations. Bremia lactucae pourrait être systémique et envahir entièrement les salades.


- Sporulation et dissémination

L'apparition des sporangiophores (figures 4 et 5) et donc des sporanges nécessitent la présence d'une forte humidité. Elle s'effectue durant la nuit. Les sporocystophores émergent par les stomates. La sporulation peut se produire entre 5 et 24°C. Une fois formés à l'extrémité de stérigmates, les nombreux sporanges sont libérés grâce à l'action conjuguée d'une élévation de la température et d'une diminution de l'hygrométrie. Les spores sont mécaniquement éjectées, surtout durant la matinée. Elles sont immédiatement entraînées par le vent et les courants d'air qui les transportent sur des plantes voisines ou plus éloignées dans d'autres parcelles ; elles assurent les contaminations secondaires. Les éclaboussures d'eau contribuent également à la dissémination du champignon.

La dissémination de la maladie s'effectue parfois par l'intermédiaire de plants contaminés. Dans certains pays, des agriculteurs se sont spécialisés dans la production de plants qu'ils produisent en grande quantité et commercialisent dans différentes zones de production. Les contaminations des plants passent parfois inaperçues ; ils sont alors expédiés malades chez des producteurs éloignés, contribuant ainsi au développement précoce de la maladie dans la culture et à sa dissémination.


- Conditions favorables à son développement

Ce champignon parasite obligatoire est extrêmement influencé par les conditions climatiques. Il apprécie les périodes prolongées de temps frais, humide (avec une humidité relative proche de 100%) et nuageux. De longues périodes d'humectation des feuilles le matin sont particulièrement favorables aux infections. L'irrigation par aspersion favorise le mildiou plus que les autres méthodes d'arrosage.

La plage de températures propice à la germination de ses sporanges se situe entre 10 et 15°C. Des infections peuvent avoir lieu en 2 à 3 heures pour une plage de températures variant de 2 à 20°C. Sa sporulation est intense pour des températures nocturnes de l'ordre de 5 à 10°C et diurnes variant entre 12 et 20°C. A l'inverse, dès que le temps redevient plus clément, que la température passe au-dessus de 20°C et que l'hygrométrie diminue, la sporulation diminue fortement. Au-delà de 25°C, le mildiou aurait une activité de plus en plus réduite jusqu'à 30°C.

Les laitues ayant subi des stress au cours de leur croissance, comme des températures trop basses, de faibles luminosités, des manques d'eau passagers, semblent plus sensibles à ce cryptogame. Bremia lactucae réalise un cycle complet en moins de 5 jours si les conditions climatiques lui sont très favorables.

Dernière modification : 07/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
cycle_mildiou_salade
Figure 1
Bremia213
Figure 2
Bremia449
Figure 3
Bremia_salade_DB_611
Figure 4
Bremia448
Figure 5