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Punaises

 

Plusieurs punaises, souvent polyphages et s'attaquant à diverses adventices et plantes cultivées, sont susceptibles d'être nuisibles sur tomate, comme par exemple Lygocoris pabulinus (Linnaeus), Lygus spp., Nesidiocoris tenuis (Reuter), Nezara viridula (Linnaeus). Ces insectes appartiennent à l'ordre des Hémiptères, au sous-ordre des Hétéroptères, aux familles des Miridae (pour les 3 premières) et des Pentatomidae (pour la dernière). Nous ne décrirons ici, à titre d'exemple, que les caractéristiques de la punaise verte du soja, Nezara viridula. Celle-ci est largement répartie dans le monde et sévit sur diverses cultures légumières ou autres. En France, on la rencontre fréquemment dans la nature et sous abri.

Signalons que l'espèce Nesidiocoris tenuis a été volontairement introduite en France à des fins de lutte biologique pour lutter contre les aleurodes et les thrips.
 
  • Nature des dégâts

Cet insecte piqueur-suceur, comme plusieurs autres punaises, est susceptible d'occasionner des symptômes sur les feuilles et les fruits essentiellement. On constate le flétrissement de feuilles de l'apex. Sur les jeunes fruits, les piqûres provoquent de minuscules taches ponctiformes autour desquelles, si l'on procède à une coupe, la coloration des tissus sous-jacents est plus claire que le reste du fruit. Sur fruits mûrs, les taches sont plus larges, blanches à jaune sombre (figures 1 et 2). Elles correspondent aux effets des enzymes libérées lors des piqûres nutritionnelles qui diffusent par la suite et sont à l'origine de l'aspect blanc et spongieux des tissus dégradés en profondeur qui restent fermes à maturité (cloudy spot) (figure 3). Rappelons que les punaises pourraient être vecteurs de bactéries et de levures présumées responsables d'altérations sur fruits une fois introduites dans ces derniers.

 

  • Biologie
Nezara viridula passe par plusieurs stades de développement : oeuf, 5 stades larvaires, adulte. La durée de son cycle (figure 4) varie en fonction de la température, d'approximativement 3 semaines à 30°C à 2 mois à 20°C.

- Formes de conservation et/ou hôtes alternatifs : les adultes hivernent dans les structures des abris, par exemple derrière les arceaux des tunnels. Cette punaise parasite de nombreuses plantes comme le soja, le riz, divers légumes (aubergine, concombre, tomate, poivron, haricot), ainsi que des adventices.

- Stades de développement : les oeufs (figure 4-1), blanc cassé, ont la forme de petits tonnelets regroupés en nids d'abeilles à la face inférieure des feuilles. Une fois les oeufs éclos, des larves rouge foncé à noires à taches blanches  (figure 4-2) se dispersent progressivement sur les plantes (figure 1). Cinq stades larvaires (figures 5 et 6) se succèdent, depuis la larve néonate qui fait à peine 1 mm jusqu'à la larve âgée longue de 1 cm (figure 4-3), dernier stade avant l'adulte (figure 4-4). Ce dernier mesure de 1,2 à 1,6 cm de long sur 0,8 cm de large. Il est de couleur vert clair en période estivale et prend une teinte brun violacé en automne et durant l'hiver. Il est pourvu de 2 paires d'ailes ; la première paire, nommée « hémélytre », est épaisse et sclérifiée dans sa partie supérieure.

- Dispersion dans la culture : les larves mobiles et les adultes volant assurent la dissémination de ces insectes.

- Conditions favorables de développement : la limitation de l'emploi des insecticides à spectre large, consécutive au développement de la protection intégrée, semble avoir contribué à l'émergence de ces punaises sous abri.
 
 
  • Méthodes de protection

Plusieurs méthodes de protection sont préconisées pour contrôler le développement des punaises sur la tomate en France :
- traiter les plantes avant arrachage en présence de populations élevées de ravageurs ;
- enlever et détruire les débris végétaux et les résidus de culture ;
- lessiver à l'eau et traiter les parois des abris, les poteaux, les allées bétonnées avec un insecticide ou un acaricide de contact (e-Phy) ;
- désinfecter le matériel utilisé en serre (système goutte-à-goutte, caisses) ;
- produire les plants dans un abri insect-proof ;
- installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris ;
- désherber la serre et ses abords ;
- raisonner la protection chimique (e-Phy)*, en particulier si vous utilisez des auxiliaires (aucun auxiliaire n'est utilisable pour contrôler le développement d'Aculops lycopersici).

 
Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 07/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
Punaise_tomate2
Figure 2
Punaise_tomate1
Figure 3
punaises_Figure49_tomate_DB_828
Figure 4
Nezara-viridula-L2-L3
Figure 5
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Figure 6