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Pucerons

 

Plusieurs espèces de pucerons* (aphids) peuvent former des colonies sur les jeunes folioles de tomate (figures 1 à 3), ceci dès la pépinière  : Macrosiphum euphorbiae (Thomas 1878) (figure 9, 12 et 13), Myzus persicae (Sulzer 1776) (figure 7), Aphis gossypii (Glover 1877) (figure 8), Aulacorthum solani (Kaltenbach 1843) (figure 10). Ces insectes polyphages appartiennent à l'ordre des hémiptères, au sous-ordre des Sternorrhyncha et à la superfamille des aphidoïdés. Ils se développent assez fréquemment sur la tomate sous la forme de colonies, mais ils n'ont pas la même dynamique de développement que les aleurodes. Sur tomate, ils sont surtout redoutables par leur capacité à transmettre plusieurs viroses. En outre, la maîtrise chimique des populations de ces ravageurs est souvent problématique du fait de leur résistance possible à plusieurs insecticides.

* autres espèces signalées sur tomate en France : Aphis craccivora Koch ;  A. fabae Scopoli ;  A. frangulae Kaltenbach ; A. nasturtii Kaltenbach ;  Aulacorthum circumflexum (Buckton) ; Myzus ascanicus Doncaster ;  M. certus (Walker) ; M. ornatus Laing ; Rhopalosipmonimus latysiphon (Davidson) ; Smynthurodes betae Westwood...Pour vous aider dans la reconnaissance des espèces de pucerons, consulter le site INRAE Encyclop'Aphid.
 
  • Nature des dégâts

Les piqûres nutritionnelles sont à l'origine des ponctuations chlorotiques et peuvent déformer les jeunes folioles (figures 4 et 5). Une réduction de la croissance des jeunes pousses, voire des plantes, peut être constatée. En plus des colonies de pucerons, on observe bien souvent des mues blanches et la présence de miellat à la surface des organes aériens de la tomate, sur lequel se développe la fumagine (sooty mold). Rappelons que cette dernière peut avoir plusieurs conséquences, notamment une réduction de la photosynthèse et de la respiration foliaire et la souillure de fruits rendus ainsi non commercialisables.

 

  • Biologie

Ces insectes ont un cycle biologique assez compliqué, avec la possibilité pour les adultes de certaines espèces de changer d'hôte en hiver. On retrouve des oeufs, des fondatrices de populations, des adultes,parmi ceux-ci, des femelles vivipares ailées ou non, et des mâles ailés. La durée du cycle varie en fonction de l'espèce, de la nature de la plante hôte et de son état, et des conditions climatiques.

- Formes de conservation et/ou hôtes alternatifs : ce sont souvent les oeufs, pondus notamment sur de nombreuses adventices à l'approche de l'hiver, qui permettent à ces insectes de passer l'hiver. Ils peuvent, bien sûr, se pérenniser sous les abris chauffés sur les cultures en place, sous la forme de femelles vivipares notamment.

- Stades de développement : les oeufs pondus sur divers hôtes, herbacés ou ligneux, éclosent et donnent lieu à des fondatrices. Par la suite, durant une longue période, on trouve des femelles vivipares au sein des colonies.

Des jeunes larves se forment, qui se nourrissent immédiatement de la sève et muent 4 fois avant de donner naissance à l'adulte. Des mues blanches (exuvies) sur la végétation trahissent la présence de pucerons dans la culture. Les adultes sont ailés (1) ou non ; dans le dernier cas on parle d'individus « aptères » (2) (figure 11). Chaque individu peut donner naissance à 40-100 descendants en fonction de l'hôte et des conditions climatiques notamment.

Les larves et les adultes, souvent présents à la face inférieure du limbe et parfois sur la tige (figure 6), se nourrissent grâce à leur rostre. Le sucre en excès contenu dans la sève est rejeté sous la forme de miellat.

- Dispersion dans la culture : quelques plantes dispersées dans la culture sur lesquelles des colonies de pucerons prennent rapidement de l'importance constituent les premiers foyers. D'abord aptères, les pucerons commencent par visiter les plantes voisines. Dès que les ailés apparaissent (lors de pullulations), ils se dispersent dans la culture ou dans des parcelles à proximité. Les plants et les ouvriers peuvent contribuer à leur dissémination.

- Conditions favorables de développement : ces insectes apprécient les températures clémentes et les conditions estivales des abris.

 

  • Méthodes de protection

Plusieurs méthodes de protection sont préconisées pour contrôler le développement des pucerons sur la tomate en France :
- contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans l'abri ;
- produire les plants dans un abri insect-proof ;
- installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris ;
- désherber la serre et ses abords ;
- détecter les premiers ravageurs grâce aux panneaux jaunes englués posés au-dessus de la culture dès l'introduction des plants ;
- détecter les premiers ravageurs grâce aux panneaux bleus englués posés au-dessus de la culture ;
- utiliser des auxiliaires tels que les insectes Aphelinus abdominalis, Aphidius colemani, Aphidius ervi, Aphidoletes aphidimyza (figure 13) et Macrolophus caliginosus ou M. pygmaeus (ces 2 derniers sont à efficacité secondaire, figure 13) et le champignon Verticillium lecanii (à noter que son efficacité peut varier d'une souche à l'autre) ;
- raisonner la protection chimique (r) (site e-phy)*, en particulier si vous utilisez des auxiliaires.

(r) : des résistances aux insecticides ou acaricides sont connues chez ces ravageurs.


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 07/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 4
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Figure 5
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Figure 6
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Figure 7
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Figure 8
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Figure 9
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Figure 10
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Figure 11
Puceron tomate SChamont4
Figure 12
Puceron tomate SChamont3
Figure 13