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Pseudomonas corrugata (Moelle noire)

Pseudomonas corrugata, bactérie responsable de la moelle noire (tomato pith necrosis), ne semble pas affecter toutes les zones de production dans le monde. Elle est présente sur le continent nord-américain (États-Unis, Canada) et dans plusieurs pays européens (Grande-Bretagne, Pays-Bas, Allemagne, France). Parfois observée en plein champ, elle affecte surtout les cultures sous serre. Des travaux assez récents ont démontré que sous l'appellation « Pseudomonas corrugata » se cacheraient en fait deux bactéries très similaires et longtemps confondues : P. corrugata et P. mediterranea. Cette dernière espèce a été identifiée en France parmi des souches supposées appartenir à l'espèce P. corrugata. Elle l'a été aussi en Italie, en Espagne, au Portugal et en Turquie.
 
Les plantes malades voient leur croissance bloquée. Les jeunes feuilles se chlorosent progressivement et flétrissent parfois (figures 1 et 2). Des lésions allongées, brune à noire et de forme irrégulière sont visibles à la surface de la tige (figures 2 et 4), et parfois des pétioles (figure 3). Dans certaines situations, des exsudats bactériens perlent à la surface des folioles. Il est à noter que certaines tiges deviennent assez cassantes. Une coupe longitudinale dans ces dernières permet de constater que la moelle est touchée. Celle-ci prend d'abord une apparence translucide et une teinte brun pâle, puis noircit progressivement (photo 606) ; elle peut également s'évider et se rétracter pour former plusieurs cavités qui alternent plus ou moins régulièrement avec des parties encore intactes. Les Tissus vasculaires peuvent présenter une coloration brunâtre.
 
Signalons que dans le cas de la moelle noire, la surface de la tige subit aussi d'autres symptômes dans la ou les portions affectées. Ceux-ci traduisent en fait un mauvais fonctionnement des plantes à l'origine de l'émission de racines adventives aériennes (figures 4 à 7) qui modifie l'aspect de la tige :
- les racines peuvent rester à l'état d'ébauches, la tige présentant des zones plus ou moins bosselées (figure 4) ;
- des éclatements longitudinaux peuvent avoir lieu, de nombreuses racines émergeant de ces derniers (figures 5 et 6) ;
- de nombreuses racines peuvent parsemer la tige sur une longueur importante (figure 7), celle-ci présentant également une fente longitudinale.
 
Il convient de signaler que si cette bactériose peut entraîner la destruction totale de certaines plantes, elle a aussi un caractère réversible : faiblement affectées, les plantes peuvent se rétablir si les conditions de production évoluent favorablement (temps ensoleillé, donc meilleure luminosité dans les abris, hygrométrie diminuée). Dans certains cas, la maladie peut même passer inaperçue.
 
Ajoutons qu'un Pseudomonas fluorescens, très proche de P. cichorii mais différent par son pouvoir pathogène, notamment sur laitue, a été décrit au Canada comme responsable de lésions brunâtres sur tige. Celles-ci se développent au niveau des noeuds, des rachis adjacents et des entrenoeuds. Le cortex et la moelle peuvent également se dégrader. Contrairement aux précédentes bactérioses, les plantes ne semblent pas flétrir et se dessécher. Cette bactérie, considérée comme opportuniste, sévirait au printemps, sur des plantes stressées par une fertilisation inadéquate, une hygrométrie excessive et cultivées en sol ou en hors-sol.

Pour des informations complémentaires sur cette bactérie, vous pouvez consulter la fiche Pseudomonas corrugata.
 
Dernière modification : 30/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
moelle_noire_tomate_DB_578_603
Figure 1
moelle_noire_tomate_DB_579_604
Figure 2
brunissement_tomate_DB_220L
Figure 3
brunissement_tomate_DB_218L
Figure 4
brunissement_tomate_DB_194
Figure 5