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Botrytis cinerea Pers., (1794)

 

Moisissure grise



- classification : Fungi, Ascomycota, Leotiomycetes, Leotiomycetidae, Helotiales, Sclerotiniaceae
- téléomorphe : Botryotinia
- dénomination anglaise : grey mold


Ce champignon, ubiquiste et très polyphage, est observé sur tomate dans pratiquement toutes ses zones de production dans le monde, où il peut être à l'origine de dégâts ponctuellement importants. S'il sévit aussi bien en plein champ que sous abris, il est particulièrement redouté dans ce dernier contexte, surtout pour les chancres qu'il occasionne sur les tiges. Ceux-ci ceinturent inexorablement la tige et sont à l'origine du dépérissement des parties distales de nombreuses plantes. Dans certaines serres, jusqu'à 25 % des plantes peuvent être affectées. Dans ces conditions, il devient difficile de gérer l'irrigation des plantes dans les pains où des plantes sont manquantes. Les pourritures sur fruits sont aussi très dommageables, aussi bien sous serre qu'en plein champ, en cours de culture qu'après récolte (durant le stockage, le transport et la commercialisation).

La France n'est pas à l'abri : Botrytis cinerea sévit à la fois en plein champ et sous abris, mais c'est dans ce dernier cas que les attaques sont souvent les plus sévères, l'environnement y étant généralement plus humide. En plus des caractéristiques climatiques, la durée de culture dans ces systèmes de production est souvent très longue, jusqu'à couvrir parfois la quasi-totalité de l'année. Dans ces conditions, les plantes présentent de nombreuses blessures d'effeuillage, d'ébourgeonnage, très propices à l'installation de ce champignon opportuniste. De plus, ce dernier colonise très facilement les tissus sénescents ou affaiblis (constituant des bases nutritives), qui sont très présents dans ce type de cultures. Ils lui permettent de s'installer sur les plantes ou de se conserver et de se multiplier dans cet environnement.


La variabilité biologique de B. cinerea est encore mal connue. Il convient de souligner que des souches résistantes à plusieurs fongicides ont été signalées dans de nombreux pays.

Des travaux de biologie moléculaire plutôt récents ont révélé une grande variabilité génétique au sein de l'espèce B. cinerea. Ce champignon serait en fait un complexe d'espèces pouvant être divisé en deux groupes. Le groupe I, ou « sous-population pseudo-cinerea », se distingue par sa résistance au fongicide fenhexamid et possède l'un des deux allèles du gène « Bc-hch » d'incompatibilité végétative. Le groupe II se compose des souches vacuma et transposa. La sous-population transposa possède dans son génome deux transposons actifs Boty et Flipper alors que ces deux transposons sont absents ou inactifs chez les sous-populations vacuma et pseudo-cinerea.

Signalons qu'une certaine spécialisation a été mise en évidence au Canada, à partir de 91 souches de B. cinerea issues de la tomate, essentiellement basée sur leurs serres d'origine, et non sur leur provenance géographique ou leurs hôtes d'isolement.

Dernière modification : 01/10/2019
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)