Vicia faba
La plante et ses utilisations
Cette légumineuse annuelle à petites graines (0,5-0,7 g), ce qui la distingue de la fève potagère (à grosses graines et consommée par les hommes avant maturité), est cultivée pour ses graines riches en protéines (25 % environ) destinées à l'alimentation des bovins, porcs et volailles (après aplatissement ou broyage des grains en remplacement du soja), comme plante fourragère, ou encore comme engrais vert. C'est un bon précédent du blé pour l'azote apportée mais aussi pour une rupture du cycle des adventices (plante étouffante).
Il existe des variétés d'hiver, à tige ramifiée, résistantes au froid, pouvant atteindre 1m de haut (photo) et des variétés de printemps, à tige unique, à cycle plus rapide mais sensibles au froid. La floraison est totalement blanche ou plus fréquemment tachée de violet (photo), les fleurs sont regroupées par plusieurs à chaque noeud et réparties sur plusieurs niveaux le long de la tige et produisent du nectar. Elles sont pollinisées par les bourdons à langue longue ou par ceux à langue courte qui percent la base de la corolle. Les Eucera et Anthophora autres hyménoptès Apidae sont aussi de bons pollinisateurs de cette culture. Les graines de couleur plus ou moins claires sont contenues dans une gousse noire sclérifiée (photo).
Le semis s'effectue en novembre pour une récolte en juillet-août. Les gousses noires à maturité contiennent environ 4 graines. Ces graines, selon les variétés, sont plus ou moins riches en glucosides, dont des β-glucosides (divicine et convicine) qui peuvent être responsables du favisme (anémie aigüe) lors d'un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase chez celui qui l'ingère.
Dans le cas de la production de fourrage, la féverole est coupée entière à la fin de la floraison, et est consommée soit verte, soit ensilée.
Cette culture qui était en régression en France au XXème siècle, se développe à nouveau depuis 2000 dans l'Ouest et le Sud-Ouest du territoire métropolitain, à hivers doux et pluvieux. Le rendement en graines est de 4-5 tonnes hectares. Les surfaces cultivées s'élèvent actuellement à 75 000 ha en France (chiffres Arvalis-UNIP). Comme toutes les légumineuses, les racines de féverole sont colonisées par des bactéries fixatrices d'azote (Rhizobium) ce qui permet d'éviter l'utilsation d'engrais azotés. C'est donc une culture très pratiquée en agriculture biologique.