Cochenille rouge du poirier
(Epidiaspis leperii)
Généralités
La cochenille rouge du poirier (Epidiaspis leperii) est une cochenille des arbres fruitiers ou forestiers de la famille des rosacées. Elle affecte principalement le poirier (d'où son nom), mais également le pommier, le prunier, le pêcher, le noyer.
Une forte attaque entraîne un affaiblissement général des végétaux touchés, des problèmes de floraison, et affecte le poids et le volume des fruits. La cochenille rouge du poirier peut donc être fortement préjudiciable à la pérennité du verger.
- Organes attaqués
Racines | Tronc | Branches | Bourgeons | Fleurs | Fruits | Feuilles |
- Incidence du ravageur
Bassin Grand Sud Ouest | Bassin Alsace-Lorraine | |||
Prune d'Ente | Prune domestique | Prune américano-japonaise | Mirabelle | Quetsche |
fréquent |
- Symptômes
Un affaiblissement général de l'arbre est observé. Une production importante de gourmands sur certaines branches / charpentières est également un signe. Quand l'attaque est plus avancée, une mortalité de branches peut également apparaître. L'arbre peut également réagir en produisant de la gomme.
Attention, ces signes ne sont pas spécifiques de la cochenille rouge du poirier. En particulier, la cochenille du cornouiller et le pou de san josé peuvent provoquer les mêmes symptômes (voir également ses deux autres fiches). Une fois le problème de cochenilles suspecté, il faudra donc rechercher les insectes pour affiner le diagnostic. A noter que cochenille du cornouiller et cochenille rouge du poirier sont les plus répandues en verger de prunier d'Ente, le pou de san josé étant un peu moins fréquent. (voir fiches correspondantes)
Biologie, épidémiologie
La cochenille rouge du poirier hiverne, sur le bois, sous formes de femelles adultes protégées par une couche de plusieurs boucliers. La femelle est rose et mesure environ 0,5mm (soit 4 fois plus petite que la cochenille du cornouiller). Son bouclier protecteur est circulaire, de couleur gris ou brun, de 1 à 1,5mm de Ø. Le bouclier des mâles est, quant à lui, blanc, plus petit et de forme allongée.
La ponte s'échelonne du mois de mai jusqu’à début juillet. Une femelle peut pondre de 20 à 40 œufs, qui incuberont pendant 15 à 20 jours.
La sortie des jeunes larves s’échelonne de mi-juin à mi-juillet. Les larves sont de couleur rouge orangé à rouge violacé. Elles sont beaucoup moins mobiles que celles de la cochenille du cornouiller : elles ne se déplacent que de quelques mm puis se fixent et commencent à former leur bouclier. Les femelles subiront 2 mues, les mâles 3. Il s’écoule environ 2 mois entre l’éclosion et la formation des adultes. La copulation a lieu au mois d’août puis les mâles périssent.
Méthodes de protection
- Mesures prophylactiques
- il n'est pas aisé de lutter préventivement contre la cochenille rouge du poirier. Seule une action mécanique peut être préconisée : brossage ou passage à l'eau à haute pression du tronc ou de la partie inférieure des branches. A l'échelle du verger, cette recommandation peut être extrêment fastidieuse et difficile à mettre en oeuvre.
- Protection du verger
- Lorsque les cochenilles sont sous leurs boucliers, elles sont "inatteignables". Or, le cycle de cette cochenille se caractérise par une période d'essaimage/de migration très courte. Le reste du temps, les individus sont protégés par un millefeuille de boucliers. Le stade optimal pour intervenir contre la cochenille rouge du poirier se situe pendant la phase de migration des larves, avant qu'elles ne soient de nouveau protégées par un bouclier. Ce ravageur est suivi dans les bulletins de santé du végétal : les phases de migration y sont indiquées au fur et à mesure de la saison.
- Sur les vergers de prunier d'Ente, la cochenille du poirier est souvent "accompagnée" de la cochenille du cornouiller (voire du pou de san josé). Les périodes d'essaimage, de migration - lorsque les larves ne sont pas protégées par les boucliers - diffèrent d'une espèce de cochenille à l'autre. En présence avérée de plusieurs espèces de cochenilles, il est préférable d'opter pour une solution systémique, capable d'atteindre les insectes sous leur bouclier. Dans ce cas, la période d'intervention idéale se situera sur la deuxième quinzaine de mai, lorsque la végétation est poussante et que la sève circule activement dans l'arbre.