Dendroctonus micans
Le dendroctone
Fréquence | |||
Agressivité |
Position systématique : Insecte - Coléoptère - Curculionidé - Scolytiné
Hôtes habituels : Epicéas
Hôtes possibles mais rarement : Pins, sapins
Localisation sur l'hôte : Troncs, collets
- Biologie
L'essaimage est tardif, en mai-juin, la température d'envol des femelles se situant aux alentours de 21°C. L'insecte ne s'envole qu'après accouplement dans la galerie à l'intérieur de laquelle il a effectué son développement.
Les femelles fécondées recherchent un nouveau biotope dans les troncs à écorce épaisse et de préférence au niveau d'une blessure. La femelle creuse ensuite, sur une longueur de 6 à 15 mm, un ou plusieurs couloirs successifs irréguliers où elle dépose ses oeufs en tas. La ponte peut s'étaler sur une période assez longue et le nombre d'oeufs reste très variable (30 à 150). Dès leur éclosion, les jeunes larves rongent à leur tour les fibres ligneuses pour donner finalement un système en forme de poche marquant légèrement l'aubier, mais laissant une trace nette sur la face interne de l'écorce. En raison de l'étalement de la ponte, des larves à divers âges sont présentes sous l'écorce toute l'année et l'hivernation se produit à tous les stades larvaires et à l'état de jeunes adultes. Ces derniers demeurent quelques temps sous l'écorce au printemps suivant afin d'acquérir leur maturité sexuelle après une alimentation complémentaire.
Insecte originaire d'Europe orientale, il a progressé d'Est en Ouest pour atteindre l'Est de la France au début du 20ème siècle et coloniser pratiquement toute l'aire de l'épicea (naturelle et artificielle) en ce début du 21ème siècle. Il est actuellement présent jusqu'en Bretagne-Normandie où il s'attaque à l'épicéa de Sitka et au sud du Massif central ; les Pyrénées sont encore relativement indemnes.
Une bonne régulation naturelle des populations de dendroctone est réalisée par la présence de parasites et de prédateurs tels que le coléoptère Rhizophagus grandis.
- Symptômes et éléments de diagnostic
L'adulte est un petit coléoptère noir de 8 à 10 mm de long, à déclivité élytrale arrondie convexe. Il s'agit de la plus grande espèce de scolytes en France.
- Présence sur l'écorce du tronc ou du collet de grumeaux caractéristiques de résine cristallisée, de couleur jaune clair à brun rouge et percés d'un orifice circulaire d'environ 5 mm de diamètre
- Galerie sous corticale composée d'un couloir irrégulier rempli de vermoulure brune
- Les larves, de petite taille (7 à 8 mm maximum), blanches, apodes, sont groupées en front de progression.
- Dégâts
Ravageur à comportement primaire, attaquant des sujets à léger déséquilibre physiologique ou atteints de blessures. En l'absence d'attaque massive par agrégation (absence de phéromone), on observe une strangulation lente et progressive des arbres attaqués suite à des atteintes multiples et répétées sur plusieurs années. Ces atteintes favorisent l'attaque de ravageurs secondaires et la mort des sujets.
En zone de présence ancienne, un équilibre s'est établi entre le dendroctone et son cortège de parasites et prédateurs ; il reste au niveau de l'endémie et n'entraîne que des dommages très localisés. Par contre, en zone de présence récente, il peut causer des dommages à un nombre important de tiges. Des lâchers de Rhizophagus grandis peuvent permettre d'atteindre l'équilibre plus rapidement.