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Jaunissement ou brunissement des racines


La majorité des maladies parasitaires ou non parasitaires affectant les racines de tabac provoquent respectivement leur jaunissement diffus, leur brunissement (localisé ou généralisé), la nécrose et la disparition de nombreuses radicelles et racines. Dans les cas les plus graves, le système racinaire est totalement détérioré et les vaisseaux situés au niveau du pivot peuvent jaunir et brunir légèrement (figures 1 à 5). Les lésions s'étendent et gagnent de temps en temps le collet et la base de la tige, occasionnant des chancres plus ou moins conséquents (consulter la fiche sur les Altérations diverses du collet et/ou de la portion de tige proche du sol).

Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5



Parmi les causes parasitaires responsables de jaunissements ou de brunissements racinaires, on trouvera :
- des bactéries comme Agrobacterium tumefasciens qui n'a jamais été observée en France, et Ralstonia solanacearum ("bacterial wilt"). Cette dernière, après s'être suffisamment développée dans les vaisseaux du tabac, gagne le cortex de la tige et du collet, et les racines primaires et secondaires. Ces dernières deviennent brunes à noires et pourrissent. Nous vous conseillons de vous reporter à la fiche Altérations internes de la tige pour mieux connaître les symptômes de cette bactériose ;
- des champignons tels que Calonectria crotalariae (anc. Cylindrocladium crotalariae), Diaporthe ziziphina Speg. (1909), Helicobasidium mompa (consulter la fiche Autres champignons parasites des racines), des Pythium spp. (on peut consulter aussi Fontes de semis en pépinière), Rhizoctonia solani et Thielaviopsis basicola (anc. Chalara elegans) ;
- des nématodes avec Globodera tabacum et Pratylenchus spp.

Les causes non parasitaires les plus fréquentes pouvant être mises envisagées sont une asphyxie racinaire ou la présence d'une semelle de labour.

Soulignons qu'un certain nombre de maladies induisent, en plus des symptômes précédemment décrits, des altérations relativement caractéristiques qui rendent leur identification plus aisée. D'autres sont plus difficiles à identifier. Aussi, des examens de laboratoire sont fréquemment indispensables pour en définir la ou les causes. Parmi elles, on retiendra par exemple, des attaques de Rhizoctonia solani ou de diverses Pythiacées ou bien des erreurs culturales. En effet, ces dernières peuvent conduire à des asphyxies racinaires dans le cas d'un excès d'eau, à la brûlure des radicelles lors d'apports d'engrais très localisés ou trop importants.

Il arrive fréquemment que ces maladies sévissent en même temps, ou plus précisément, que certaines d'entre elles rendent les plantes plus sensibles aux autres. Par exemple, des attaques de pythiacées, de Thielaviopsis basicola peuvent être plus graves dans des sols lourds et mal drainés. Les plantes asphyxiées sont plus réceptives à ces agents pathogènes.

? En présence de dégâts racinaires n'hésitez pas à poser quelques questions, à vous et/ou au producteur !

En effet, parfois en répondant simplement aux questions suivantes, vous pourrez peut-être donner une explication à votre problème (toute réponse affirmative à une des questions crédibilisera l'hypothèse avancée) :
- n'avez-vous pas trop arrosé les plantes ?
- les plantes malades ne sont-elles pas situées aux endroits les plus humides de la parcelle ?
- n'avez-vous pas mis en place les plantes à une période où les sols étaient encore froids et humides ?
- l'irrigation en pépinière ou à la plantation n'a-t-elle pas été excessive ?
- votre sol est-il bien drainé ?
- n'y a-t-il pas eu un apport d'engrais trop important avant la plantation ou en cours de culture ?

Dernière modification : 26/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)