Biologie des nématodes phytoparasites (NPP)




figure 1 figure 2 figure 3

 

  • Reproduction (figure1)

 

Chez de nombreuses espèces, on rencontre aussi bien des femelles que des mâles, se différentiant par des attributs spécifiques : vulve, ovaire et spermathèque chez la femelle, vésicule séminale et spicules copulateurs chez le mâle. Chez d'autres, comme Meloidogyne incognita, les mâles sont rares voire absents. La reproduction des NPP peut être sexuée, hermaphrodite ou parthénogénétique, et conduit à la formation d'oeufs. Il est possible de rencontrer plusieurs modes de reproduction parmi les espèces d'un même genre.


  • Développement (figure 2)

 

Les NPP sont communément rencontrés dans le sol, se nourrissant principalement des organes enterrés des plantes (racines et tubercules). Les oeufs et certains stades juvéniles sont capables de persister plusieurs années dans le sol à l'état quiescent. Le cycle de développement des NPP est relativement simple : les oeufs, dont l'éclosion est parfois favorisée par des exsudats racinaires, donnent naissance à des juvéniles; il y a 4 stades juvéniles qui se terminent chacun par une mue. Le premier stade (J1) est dans l'oeuf. C'est le second stade (J2) qui éclos et qui représente le stade infestant. Le dernier stade juvénile engendre un nématode adulte, mâle ou femelle. Leur cycle de développement complet est très variable selon l'espèce : de 3 semaines (Meloidogyne javanica) à plus d'un an (Xiphinema diversicaudatum), ainsi que leur fécondité qui varie également en fonction des contraintes environnementales.
 

 

  • Parasitisme (figure 3)

 

Le déplacement et le développement des NPP dans le sol sont influencés par sa texture et son aération, sa structure, son humidité et sa température. La présence d'un film d'eau est indispensable pour que les NPP se déplacent grâce à des mouvements ondulatoires. Mais, compte tenu de leur dimension microscopique, le déplacement des NPP est très limité. En conséquence, les sources principales de dissémination sont les transports de terre contaminée : chaussures, outils et engins agricoles, eaux de drainage et d'irrigation, poussière de terre, inondations et coulées de boues, etc. Les juvéniles de 2ème stade et les mâles de toutes les espèces sont migrateurs dans le sol. En revanche, les femelles peuvent être migratrices dans le sol (e.g. Helicotylenchus spp.) ou sédentaires dans (e.g. Meloidogyne spp.) ou sur (e.g. Heterodera spp.) les racines.

Des espèces sont ectoparasites, c'est à dire que tout le corps reste dans le sol et seul le stylet pénètre dans les tissus végétaux. Dans ce cas, tout leur cycle a lieu dans le sol. D'autres sont endoparasites, c'est à dire que le corps peut pénétrer entièrement dans les tissus végétaux. Dans ce cas, leur cycle peut présenter une phase tellurique ou avoir entièrement lieu dans les tissus végétaux. D'autres enfin sont semi-endoparasites (situation « intermédiaire »), c'est à dire que la partie antérieure du nématode pénètre dans les tissus végétaux. Dans ce cas, tout leur cycle a lieu dans le sol.

On en déduit que les espèces ectoparasites et semi-endoparasites peuvent être atteintes par des méthodes de lutte par contact (molécules de synthèse ou naturelles), alors que les espèces endoparasites ne peuvent être atteintes que par des procédés systémiques (molécules de synthèse, résistance).

 

Dernière modification : 29/02/2016
  • Auteurs :
  • J Tavoillot (IRD)
  • T Mateille (IRD)