Biologie, épidémiologie

  • Conservation et sources d'inoculum

Armillaria mellea se conserve sous forme de mycélium indifférencié dans le bois mort contenu dans le sol (figure 1). Lorsque la base nutritive constituée par ce bois mort s'épuise, il se forme des rhizomorphes cylindriques qui vont croître dans le sol et aller à la rencontre d'une racine à contaminer.

 

  • Pénétration et invasion de l'hôte

Au contact de la racine, le rhizomorphe émet de courtes ramifications qui pénètrent en force dans l'écorce. Plus rarement, la contamination peut s'effectuer par contact entre une racine attaquée et une racine saine, par l'intermédiaire de houppes mycéliennes caractéristiques de couleur beige rosé.
L'invasion du système racinaire est assurée essentiellement par les cordons rubanés mycéliens blancs qui se constituent rapidement sous l'écorce (figure 2).

 

  • Sporulation et dissémination

Compte tenu de la répartition en foyer de la maladie (figure 3), il y a tout lieu de penser que le rôle des basidiospores émises à l'automne par les carpophores (figure 4) est très limité dans la dissémination de la maladie.

On ne dispose pas d'éléments concernant le cycle biologique des deux autres agents sur la vigne. On peut supposer que celui du Roselinia necatrix est similaire à celui d'A. mellea.

 

  • Facteurs influençant le développement du champignon

A. mellea semble apte à se développer dans une gamme de sols très variés, notamment dans les sols sableux, légers, mais également dans les sols calcaires. Signalons que dans les sols lourds et asphyxiants, la maladie se développe plus rapidement sur les plantes qui s'en trouvent affaiblies, même si l'armillaire n'a pas de prédilection particulière pour ces types de sol. Les racines ne présentent pas la même réceptivité. Ce champignon n'attaque que les racines moyennes à grosses et le collet. A des diamètres inférieurs à 5 ou 6 mm, les racines ne semblent pas infectées.
On ne dispose pas d'informations concernant l'influence du climat sur l'épidémiologie de la maladie.

La présence de bois mort dans le sol est le facteur clef du développement ultérieur du pourridié dans une nouvelle plantation de vigne. Ce bois mort peut avoir plusieurs origines : défriche forestière pour l'établissement d'un nouveau vignoble, arrachage d'une vigne ancienne, ou d'arbres fruitiers au milieu des parcelles, ou d'arbres en bordure de parcelles. Si les espèces ligneuses arrachées sont attaquées par le pourridié, les racines malades peu résistantes et donc plus difficiles à extraire du sol resteront dans ce dernier et constitueront une source d'inoculum potentielle lors de la plantation de jeunes plants.
Les résidus ligneux issus d'arbres indemnes d'armillaire à l'arrachage peuvent être envahis par la suite si des rhizomorphes sont présent dans le sol, et donc servir de source d'inoculum par la suite. Il en est de même pour les fragments de racines hébergeant A. mellea à l'état saprophyte.

Ajoutons que la gravité des attaques d'armillaire est fortement influencée par l'espèce ligneuse en place précédemment sur la parcelle. En effet, on observe moins de dégâts à la suite de défriches de résineux que de défriches de feuillus. Cela s'explique par le fait que les résineux hébergent une autre espèce d'Armillaire, sans oublier que leur bois se dégrade beaucoup plus rapidement.

En l'état actuel des connaissances, aucun porte-greffe du genre Vitis n'est résistant à l'armillaire. En l'absence d'essais rationnels, il faut se garder de conclusions hâtives faites lors d'observations ponctuelles et empiriques au vignoble. Il est probable que les porte-greffes vigoureux résistent un peu mieux que les autres aux pourridiés, en raison de leur vigueur et de leur faculté à régénérer des racines plus rapidement.

Dernière modification : 27/01/2021
  • Auteur :
  • P Sauris (INRA)
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